Klenze, un classique allemand

Le Journal des Arts

Le 16 mars 2001 - 370 mots

Avec le Walhalla, temple à la gloire des héros allemands, Leo von Klenze avait signifié l’identification du sentiment national avec l’architecture néoclassique. La Kunstbibliothek de Berlin consacre à l’architecte de Louis Ier de Bavière sa première rétrospective complète depuis 1884. Avec quelque 250 œuvres, elle retrace le parcours de cet architecte aux talents multiples.

BERLIN (de notre correspondante) - Leo von Klenze (1784-1864) était, selon la formule admirative du roi Louis Ier de Bavière, “celui qui sait tout faire” mais surtout, celui qui transforma le paysage architectural de Berlin dans la première moitié du XIXe siècle. Issu d’une famille aisée, il étudie d’abord à l’Académie d’architecture de Berlin avant de s’imprégner, en 1803, des théories rationalistes de Percier et Durand à l’École polytechnique de Paris. À Cassel, capitale du royaume de Westphalie, Jérôme Bonaparte le désigne pour réaliser ses projets grandioses : Klenze entame alors sa brillante carrière d’architecte. En 1816, après la chute de Napoléon Ier, il passe au service de Louis Ier de Bavière, pour lequel il est tour à tour urbaniste, décorateur, archéologue et même diplomate. Cependant, ses rapports sont plus agités avec son successeur Louis Maximilien II, partisan d’un style national bavarois opposé au classicisme fonctionnel dont Klenze s’était fait le défenseur. Lieu idéal de l’exposition, Berlin permet d’apprécier in situ les réalisations de Klenze mais aussi de les confronter à quelques œuvres d’un autre grand architecte allemand : Karl Friedrich Schinkel (1781-1841), auteur du Théâtre et de l’Altes Museum, et avec Klenze, un des fondateurs de la muséographie moderne. À la Glyptothek (1816-1831) et l’Alte Pinakothek (1826-1830) de Munich, ou encore au Nouvel Ermitage de Saint-Pétersbourg (1839-1852), Klenze a uni une sobre élégance des formes à un plan rigoureusement équilibré se traduisant par une utilisation optimale des espaces, un éclairage étudié et des parcours logiques. Avec le Walhalla, réalisé entre 1830 et 1842, il sut rendre hommage aux héros allemands. Dessins d’architecture, modèles des projets les plus célèbres, peintures, sculptures, meubles et gravures : autant d’œuvres qui reconstituent l’activité et la personnalité d’un des plus grands architectes du XIXe siècle.

- LEO VON KLENZE, ENTRE ART ET COUR, jusqu’au 29 avril, Kunstbibliothek, 6 Matthäikirchplatz, Berlin, tél. 49 30 266 20 29, tlj sauf lundi 9h-17h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°123 du 16 mars 2001, avec le titre suivant : Klenze, un classique allemand

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