centre d’art

Isabelle Waternaux, portraits abstraits

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 242 mots

À la suite des différents séjours qu’elle a effectués en Afrique, en Indonésie et en Asie au cours de ces dernières années, Isabelle Waternaux a constitué toute une galerie de portraits dont la première qualité est de rendre compte d’une présence. Présentée sous le titre générique de Han, sa série coréenne en est l’un des exemples les plus puissants : isolé, chacun de ses portraits est saisi dans l’instantané d’une présence immédiate, qu’accusent la prise de vue au polaroïd et l’agrandissement du cliché. Sa nouvelle livraison, quoique dans le prolongement du travail précédent, procède d’une démarche complètement différente. Si elle est portée par la même quête, elle en appelle au principe de la vision kaléidoscopique d’un même sujet, la chorégraphe Emmanuelle Huynh. La série de portraits à l’échelle 1, qu’Isabelle Waternaux a réalisée dans un échange d’une parfaite complicité et hors d’atteinte de toute considération spectaculaire, interroge les modes de présence et d’incarnation, s’intéresse à la façon dont le corps de son modèle occupe l’espace et s’y inscrit. Il y va d’une approche abstraite qui met en exergue les critères de pesanteur, d’attraction, d’équilibre, de force, de fragilité et d’harmonie qui déterminent l’existence de l’un par rapport à l’autre. Le corps y est employé comme un outil d’expression qui permet à l’artiste d’en dégager un « état d’être ». Puissante et discrète, l’œuvre de Waternaux impose au regard une tension et une retenue peu communes.

VASSIVIÈRE-EN-LIMOUSIN, Centre d’Art contemporain, jusqu’au 25 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Isabelle Waternaux, portraits abstraits

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