Il est venu le temps des Mérovingiens

En s’appuyant sur leurs riches collections, et de généreux prêts extérieurs, les institutions proposent un regard neuf sur cette dynastie longtemps dénigrée et caricaturée comme une parenthèse barbare. Elles dressent l’état des connaissances actuelles sur cette période charnière, située entre la chute de l’Empire romain et la naissance de celui de Charlemagne. Soit trois siècles décisifs durant lesquels le cœur de l’Europe est véritablement entré dans le Moyen Âge. Moment d’intense métissage et d’effervescence culturelle, l’art des Mérovingiens brille par son inventivité, mais aussi par la richesse des matières et l’exubérance de ses couleurs. L’exposition réussit à traduire cette vive créativité et l’éblouissement des œuvres en réunissant des objets d’une beauté à couper le souffle. Prodigue en chefs-d’œuvre, elle rassemble pas moins de cent cinquante pièces d’orfèvrerie, manuscrits enluminés et sculptures, dont des icônes comme le mobilier de la tombe d’Arégonde, le trésor de Gourdon, le trône de Dagobert ou encore la chasuble de la reine Bathilde. Pourtant, malgré un remarquable travail scientifique, évident dans le catalogue, la visite se cantonne à la seule contemplation. En effet, la scénographie inadéquate agit comme un repoussoir. Les panneaux difficiles à lire et l’organisation très laborieuse des cartels des vitrines n’incitent malheureusement pas à approfondir la visite.