Paris-16e

Hokusai encore !

Musée Guimet - Jusqu’au 10 décembre 2012

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 8 novembre 2012 - 317 mots

Extrêmement fragiles et sensibles à la lumière, les précieuses estampes d’Hokusai (1760-1849) du Musée Guimet ne peuvent être exposées de manière prolongée.

Après quatre ans de mise en réserve, elles sont de nouveau montrées au public par le biais d’un accrochage chronologique, mais aussi thématique, qui correspond à l’évolution des goûts d’Hokusai.

Artiste protéiforme, dessinateur génial, Hokusai a laissé une œuvre pléthorique et novatrice. Il est le premier maître de l’ukiyo-e (« images d’un monde flottant ») à se consacrer au paysage, à une période où les maîtres de l’estampe le traitaient comme un sujet très secondaire dans les compositions, en arrière-plan, dans les scènes narratives ou un portrait. Il s’y intéresse d’abord de façon progressive, puis de manière essentielle à partir de 1830. À cette date, l’artiste maîtrise parfaitement l’art du paysage, révélant la majestueuse beauté de la nature.

À près de 70 ans, il réalise la série des Trente-Six Vues du mont Fuji (en fait quarante-six planches), dont la fameuse Vague, où il se livre en réalité à une méditation sur les relations de l’homme avec la nature. Ses premières parutions, traitées au bleu de Prusse, couleur synthétique révolutionnaire, ont lieu en 1831. Les dix dernières seront exécutées à l’encre de Chine. Cette façon audacieuse pour l’époque de traiter le thème unique du paysage en trente-six images et dans un grand format va révolutionner l’art de l’estampe au XIXe. Certaines compositions montrent le Fuji synthétisé en gros plan. Ailleurs, il devient un témoin minuscule de La Grande Vague qui engloutit des embarcations.
Si les paysages singuliers d’Hokusai ont emprunté aux techniques européennes : perspective, clair-obscur, lignes d’horizon rehaussées, a contrario, ses représentations sérielles du mont sacré s’attachant à capter l’instantanéité, l’impression fugace d’un « monde éphémère », n’ont pas échappé à Monet, qui découvrit ses estampes au cours d’un voyage en Hollande.

Voir « Hokusai »

Musée des arts asiatiques Guimet, 6, place d’Iéna, Paris-16e, www.guimet.fr

Voir la fiche de l'exposition : Hokusaï

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°652 du 1 décembre 2012, avec le titre suivant : Hokusai encore !

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