Art moderne

Hilma af Klint & Co : l’ésotérisme en Suède

Bozar, Bruxelles (Belgique) – Jusqu’au 21 mai 2023

Par Anne-Charlotte Michaut · L'ŒIL

Le 25 avril 2023 - 332 mots

Art Moderne -  Si nous sommes accueillis dans l’exposition par « Swedish Ecstasy » écrit en lettres de néon jaune, une nouvelle œuvre de Daniel Youssef (né en 1975), c’est autour de la figure d’Hilma af Klint (1862-1944) que cette exposition captivante s’est construite.

Il s’est agi pour Daniel Birnbaum, commissaire de l’exposition, de « replacer pour la première fois dans son contexte » l’œuvre de cette peintre visionnaire, « aujourd’hui célébrée dans le monde entier ». Aux côtés de cette artiste profondément marquée par le spiritualisme sont rassemblées des œuvres d’une dizaine d’autres artistes et écrivains suédois, du XVIIIe siècle à nos jours, qui partageaient avec elle cette sensibilité au mysticisme et à l’ésotérisme. Étonnante, cette exposition n’en est pas moins passionnante, et très réussie – mis à part le supposé « voyage cosmique de 12 minutes » en réalité virtuelle pour découvrir Le Temple rêvé d’Hilma af Klint, qui n’apporte absolument rien à la visite. Après une première salle consacrée à la figure centrale, avec la présentation des magnifiques séries Chaos primordial et Le Cygne, nous sommes invités à admirer quelques (rares) peintures de Cecilia Edefalk, sur lesquelles des figures spectrales semblent flotter dans un espace-temps indéfini, obtenu par un quasi-monochromatisme jaune. On découvre plus loin quelques paysages tourmentés du célèbre dramaturge August Strindberg, avide d’expériences ésotériques, des sculptures et des peintures à l’ascétisme extatique de Lars Olof Loeld, « l’alchimiste le plus obstiné de l’art suédois », ou encore les toiles spiritualistes d’Anna Cassel (1860-1937), amie et adepte des mêmes cercles ésotériques qu’Hilma af Klint. Le parcours de l’exposition est ponctué, dans chaque salle, de vitrines rassemblant livres et documents d’archives, tandis que des combinés téléphoniques sont disséminés dans l’espace. Nous sommes invités à décrocher pour écouter des enregistrements de joiks, chants traditionnels des Samis, un peuple nomade autochtone de Scandinavie, à la fois envoûtants et inquiétants. Enfin, nous sommes conviés à traverser une installation lumineuse de Carsten Höller (artiste allemand, né à Bruxelles, et qui vit à Stockholm depuis plusieurs décennies) pour clore le parcours par une expérience immersive.

« Swedish Ecstasy »,
Bozar, Palais des beaux-arts, rue Ravenstein 23, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Hilma af Klint & Co : l’ésotérisme en Suède

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