Mode

Premier Empire

Haute couture pour Joséphine

Par Élisabeth Santacreu · Le Journal des Arts

Le 17 janvier 2017 - 455 mots

La maison de l’Impératrice à Rueil-Malmaison présente sa collection de costumes féminins et les étapes de leur restauration.

RUEIL-MALMAISON (HAUTS-DE-SEINE) - Au deuxième étage de la Malmaison, la salle des atours n’a jamais connu Joséphine régnante. Aménagée en 1812, après le divorce d’avec Napoléon, elle est cependant le lieu parfait pour évoquer son élégance et une époque où, grâce à la famille impériale, les artisans français du luxe ont retrouvé leur importance. La présentation de cinquante pièces de la garde-robe ayant appartenu en majeure partie, de façon certaine ou supposée, à Joséphine et à sa fille Hortense, permet aussi à Céline Meunier, la conservatrice du Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, de mettre en valeur le travail de recherche et de conservation mené au chevet de la collection de costumes féminins de la Malmaison.

Après être passé par le musée où il a pu voir le coffre à bijoux et des instruments de toilette de Joséphine, le visiteur accède à une salle entièrement habillée de boiseries qui était le royaume de la dame d’atours et des femmes de chambre, l’Impératrice n’y venant cependant que rarement. Sous-robes, jupons, chemises, bonnets, bas, corselets, mouchoirs ou garnitures de cheveux postiches sont certes émouvants pour les amateurs de reliques, mais ils ont aussi pour fonction d’évoquer la garde-robe de la souveraine et son coût. On peut y voir un inventaire de 1810, le livre de toilette de 1811, et prendre connaissance de l’inventaire après décès (1814) qu’une voix récite. Ce dernier mentionne 369 paires de bas, 846 mouchoirs et 230 robes…

Manteaux de cour et robes sont présentés dans les salles suivantes. Velours rouge aux murs et reproductions de gravures et de tableaux en fond de vitrine forment un écrin précieux à ces vêtements d’exception. Les informations délivrées au visiteur sont nombreuses, concernant les fournisseurs de l’Impératrice comme les phases de lavage et de restauration de certaines pièces, notamment une robe de cour en tulle lamé argent qui sort tout juste des ateliers. À travers leur histoire et celle des guimpes, châles, écharpes, chaussures, bourses et bonnets, détaillée dans les cartels, on mesure la chance qui nous est offerte de pouvoir voir ces pièces. Donnés chaque année à son entourage, les vêtements de Joséphine étaient voués à une destruction rapide. Ceux qui ont pu nous parvenir ont été peu réutilisés ou gardés à titre de reliques, par la reine Hortense puis par ses héritiers. Napoléon III et l’impératrice Eugénie, par exemple, ont conservé et transmis à la famille Bonaparte une somptueuse robe de cour avec son manteau assorti en tulle de soie brodé de lame et de filé métallique dorés, dans un état de conservation éblouissant. Elle est peut-être l’œuvre du célèbre couturier Louis Hippolyte Leroy.

Dans les armoires de l’impératrice Joséphine

Jusqu’au 6 mars, château de Malmaison, avenue du Château-de-Malmaison, 92500 Rueil-Malmaison, tél. 01 41 29 05 55, tlj sauf mardi 10h-12h30, 13h30-17h15, jusqu’à 17h45 le week-end, www.chateau-malmaison.fr, entrée 6,50 € (avec le musée). Catalogue, coéd. Arlys/Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, 19 €.

Légende Photo :
Manteau de cour attribué à l’Impératrice, macro sur broderie, Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, Rueil-Malmaison. © Photo : RMN (musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau)/Gérard Blot.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°471 du 20 janvier 2017, avec le titre suivant : Haute couture pour Joséphine

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