Granet, le temps suspendu

L'ŒIL

Le 1 juin 2006 - 244 mots

Roseline Granet ne travaille pas le plâtre, elle l’étreint. De cette relation fusionnelle qu’elle entretient depuis l’âge de 20 ans avec la matière, naissent des bronzes, des plâtres bruts, des miniatures et des sculptures monumentales. La galerie Darthea Speyer accueille pour la quatorzième fois les silhouettes effilées de l’artiste.
Roseline Granet fit ses premières armes dans l’atelier d’Ossip Zadkine avant d’ouvrir sa propre fonderie près des ateliers fondeurs de Rodin. Une jolie filiation pour asseoir une carrière aujourd’hui parsemée de succès. Tournée vers la sculpture figurative, à contre-courant de la vague abstraite très en vogue dans les années 1950, Roseline Granet impose dès ses débuts un style fluide.
Fruit de deux ans de travail, les œuvres présentées chez Darthea Speyer évoquent la réflexion de l’artiste autour du mouvement. « J’aime cette idée que la sculpture soit détachée du sol, qu’elle s’intègre dans l’espace. Il faut qu’un déséquilibre se crée », raconte l’artiste. Tandis qu’un couple s’enlace, deux acrobates suspendent leur envol en une posture précaire. Les frêles silhouettes de bronze semblent figées, captives, comme si ces corps se saisissaient d’effroi d’être surpris par le
regard du spectateur. Pénétrer l’univers de Roseline Granet, c’est capter l’image du temps qui s’arrête en un sursaut, « le mouvement, c’est toujours autre chose que ce que c’est, c’est le temps, ça n’existe pas en soi ».

« Roseline Granet », galerie Darthea Speyer, 6, rue Jacques Callot, Paris VIe, tél. 1 43 54 78 41, jusqu’au 16 juin 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : Granet, le temps suspendu

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