Art contemporain

Cateau-Cambrésis (59)

Geneviève Claisse : 60 ans d’abstraction

Musée départemental Matisse Jusqu’au 20 septembre 2015

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 23 juin 2015 - 320 mots

À l’entrée, Geneviève Claisse, 80 ans, la silhouette frêle, se tient debout devant ses soixante ans de carrière.

Au-dessus d’elle, elle a tenu à inscrire cette phrase en introduction : « Écolière, j’étais déjà abstraite. » Elle ajoute : « Mon tracé a toujours été abstrait. » L’artiste n’a pas commencé à faire ses armes dans le figuratif ; la ligne, le cercle et le carré ont toujours été sa façon de transcrire le monde. Il faut dire que le parcours de l’exposition, que l’on choisit de faire dans l’ordre chronologique ou dans l’autre sens, de 1955 à 2015 ou de 2015 à 1955, démontre une grande détermination dans le champ de l’abstraction géométrique, un chemin qu’elle a toujours suivi, et avec une grande rigueur. Elle évoque Mondrian et les constructivistes devant le tableau Jet de pierre datant de 1962, comme une avancée vers « une abstraction libérée des règles de la composition » et un fond blanc qui devient lui-même une forme. Plus tard, c’est Malevitch qui est convoqué pour la série Transparence-Plénitude, inspirée « d’une peinture intuitive libérée de toute servitude ». Dans les années 1960 et 1970, Geneviève Claisse entame la série des cercles où la couleur prend une place particulière. Elle les fait entrer en résonance, elle jongle avec les teintes d’une même tonalité. On pense alors à Josef Albers. Dans la colonne en trois partie et recto-verso intitulée Universaux, les couleurs chaudes et froides se tournent le dos. Dans la série Triangle, les couleurs noir et blanc restent, représentant alors le maximum des oppositions, comme tout dans ce travail : noir/blanc, vide/plein, positif/négatif et l’expérience de la multiplicité des espaces et des mouvements. La vibration donnée aux lignes noires en 1987 devient un rythme dans les années 2000 et 2010 dans Rythme alternatif et Rythme normé. Arrivé à la période de 2015, l’œil est attiré à nouveau par les cercles des années 1960, au piège d’une boucle stricte et sans fin créée par l’abstraction de Claisse.

« Geneviève Claisse »

Musée départemental Matisse, palais Fénelon, place du Commandant-Richez, Le Cateau-Cambrésis (59), www.museematisse.lenord.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Geneviève Claisse : 60 ans d’abstraction

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