Galerie de portraits

La collection NSM Vie/ABN AMRO s’expose au Centre national de la photographie

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 27 juin 2003 - 451 mots

Engagé dans de nombreuses actions de mécénat culturel, le groupe financier NSM Vie/ABN AMRO a, depuis 1997, construit une collection de photographies sur le thème du portrait. Exposant chaque année une collection d’entreprise, le Centre national de la photographie consacre ses cimaises à un échantillon représentatif de cet ensemble.

PARIS - Choisissant de dédier une collection à la photographie, le groupe NSM Vie/ABN AMRO a aussi fait un autre choix, celui du portrait. Toutefois, l’ensemble formé depuis 1997, et qui compte aujourd’hui plus de 600 œuvres, dépasse largement sa vocation première pour rejoindre les domaines de la figure ou de l’identité, comme le montre la sélection (environ 150 pièces) actuellement présentée au Centre national de la photographie (CNP). Comme chaque année, l’institution parisienne consacre ses cimaises à une collection d’entreprise. Après les ensembles du groupe Lhoist ou de la DG Bank, le fonds de NSM Vie/ABN AMRO n’affiche pas la même ambition, mais répond avec rapidité à une actualité artistique à laquelle le groupe participe par ailleurs au travers de ses actions de mécénat. Sa collection est proche de la scène française, et prend note de ses expositions, de ses galeries et de ses salons. L’ensemble, malgré quelques retours en arrière, se révèle résolument actuel et ouvert dans ses options esthétiques (de Robert Mapplethorpe à Saverio Lucariello) et ses techniques, s’étendant jusqu’à la vidéo. Cinq sections rythment l’accrochage conduit par le directeur du CNP, Régis Durand. La première (“Des hiéroglyphes”) est peut-être la plus éloignée des attentes autour du portrait. S. aux boules (2000) de Michel François incarne ainsi le prototype même de l’image entrelacée de signes. L’œuvre relève d’un jeu d’analogie entre une composition au sol et un chignon en double spirale dont la forme n’est pas sans évoquer celui de Madeleine dans le Vertigo de Hitchcock. Le sentiment d’indistinction devient troublant devant le Croque-mort (2000) de Douglas Gordon, où bouche et membres se confondent. Deuxième partie, “Fragiles fictions” parlent elles des ajouts ou des désordres qui font glisser le portrait vers une autre signification, les “macintoshages” de Raymond Hains ou le chaos domestique d’Anna et Bernard Blume. “Ceux qui nous habitent”, “Le service de vérité et d’hommage” et “Narcisses énergumènes” constituent les trois derniers chapitres, qui se consacrent à “l’autre” (Sarah Jones, Allan Sekula, Bill Henson...), au portrait au sens classique du terme (le ludique Georges Perec dans le train saisi par Bernard Plossu en 1978) et enfin à l’autoportrait, dernière étape d’un genre qui en rassemble beaucoup d’autres.

FABLES DE L’IDENTITÉ, ŒUVRES PHOTOGRAPHIQUES ET VIDÉOS DE LA COLLECTION NSM VIE/ABN AMRO

Jusqu’au 25 août, Centre national de la photographie, hôtel Salomon-de-Rothschild, 11 rue Berryer, 75008 Paris, tél. 01 53 76 12 31, tlj sauf mardi, 12h-19h, lundi 12h-21h, www.cnp-photographie.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Galerie de portraits

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