Francs d’Île-de-France

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE. Nos ancêtres les Gallo-Francs sortent de leur réserve au Musée des antiquités nationales. De la victoire de Clovis à Soissons (486) à l’avènement de Pépin le Bref (751), la domination de la minorité franque s’accompagne d’une diffusion progressive de ses coutumes au sein des populations d’origine romaine de la Gaule du Nord. Ainsi, les hommes sont inhumés en armes et les femmes parées de leurs plus beaux atours. Ensemble prestigieux récemment affecté au musée de Saint-Germain-en-Laye, les bijoux en or et en argent des tombes princières de la basilique Saint-Denis – nécropole réservée aux femmes de l’aristocratie franque jusqu’au roi Dagobert – apporteront la preuve éclatante du raffinement de l’art et de l’artisanat mérovingiens. D’autant plus que ces bagues, fibules, boucles de ceintures et autres pendentifs incrustés de pierres précieuses sont montrés pour la première fois au public, comme beaucoup des pièces exposées : armes, accessoires de vêtements, objets de cour, vaisselle en terre cuite, en céramique ou en bronze… Toutes proviennent exclusivement de nécropoles de l’Ouest parisien telles qu’Ablei­ges, Andrésy, Rosny et Vicq-en- Yvelines, où plus de 2 000 tombes ont déjà été fouillées depuis 1976. En complément, une exposition-dossier se propose de "démythifier" Grégoire de Tours et son Histoire des Francs, rare témoignage sur cette période encore mal connue de l’histoire de… France.