François Ier, prince des arts

L'ŒIL

Le 1 juillet 2004 - 405 mots

Considéré dans son éloge funèbre en 1547 comme « père des arts » puis loué par Vasari comme l’un des grands protecteurs des artistes italiens de son temps, François Ier a joué un rôle déterminant dans l’introduction puis l’épanouissement de la Renaissance en France, et le château de Chambord en est l’exemple le plus éloquent. Installée dans les pièces du donjon distribuées par l’escalier à double révolution, l’exposition rend compte de la personnalité de celui qui fut, outre le chevalier victorieux de Marignan, un mécène et un collectionneur passionné. Peintures, sculptures et tapisseries montrent, en sept sections correspondant chacune à un sujet (la guerre, la chasse, le culte du prince…) l’apport de l’Italie dans la première Renaissance française. Le parcours s’ouvre avec une évocation des guerres d’Italie par des bustes et des portraits représentant les grandes figures de ces épopées, rois, maréchaux, cardinaux et autres chevaliers. Des éléments d’architecture et décoratifs provenant des châteaux de Gaillon et de Bonnivet rendent compte de l’influence italienne en ces domaines, mais le cœur de l’exposition est la reconstitution d’une partie de la collection de peintures du roi. Initiée par Louis XII et son entourage, celle-ci est ensuite enrichie par François Ier avec des acquisitions importantes. Si cette exposition ne présente pas les œuvres originales mais des répliques historiques – impossible de se voir prêter la Joconde… –, les œuvres rassemblées permettent de rappeler l’histoire et l’ampleur de cette collection dont les pièces majeures dues à Léonard de Vinci – particulièrement admiré par François Ier ; l’exposition présente son Codex Leicester rédigé entre 1504 et 1516, un manuscrit essentiel consacré aux recherches du maître sur l’eau et l’astronomie –, Titien, Raphaël, Andrea del Sarto ou Sebastiano del Piombo, sont aujourd’hui conservées au musée du Louvre. Une partie importante de l’exposition est ensuite consacrée au renouveau de la légende de François Ier dans la peinture troubadour de la première moitié du XIXe siècle, un intérêt qui se manifestait déjà au XVIIIe siècle avec nombre de copies. Les peintres rendent hommage au chevalier mais aussi au collectionneur et ami des peintres dans des œuvres comme François Ier armé chevalier par Bayard ; Léonard de Vinci peignant La Joconde ou encore Raphaël peignant Jeanne d’Aragon, une œuvre exposée pour la première fois.

« De l’Italie à Chambord, la chevauchée des princes », CHAMBORD (41), château, tél. 02 54 50 40 00, www.chambord.org, 7 juill.-7 oct., cat. Somogy, 180 p., 150 ill., 27 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°560 du 1 juillet 2004, avec le titre suivant : François Ier, prince des arts

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