FotoFest 96 crie famine

De moins en moins d’argent pour le festival de Houston

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1996 - 543 mots

Cette sixième édition de FotoFest, festival biennal et international de la photographie à Houston, n’a rien à voir avec les précédentes. Du fait de la réduction des subventions de 900 000 à 350 000 dollars (1,75 million de francs), les manifestations officielles sont disséminées à travers la ville, dans des lieux prêtés à titre gracieux, alors qu’elles étaient autrefois regroupées au Palais des congrès. Parmi les expositions, Seidou Keïta, présenté à Arles et à la Fondation Cartier, et le cinéma vu par les photographes de Magnum.

HOUSTON - En 1994 déjà, le budget de FotoFest était passé de 1,9 million  à 900 000 dollars, après le retrait du soutien d’Eastman Kodak. Trois des six permanents avaient été licenciés, les expositions et conférences officielles étaient passées de 29 à 3, et la durée du festival de 4 à 3 semaines. Cette année, le budget de 350 000 dollars a été apporté essentiellement par des fondations de Houston. Quinze expositions officielles sont néanmoins prévues, dont plusieurs sont le résultat de coopérations financières avec des galeries locales, ainsi que six installations spécifiques dans d’anciens bâtiments désaffectés des quartiers centraux, sans droit de location à payer.

L’annexe de la Menil Collection accueillera un portrait "photo-textuel" du peuple kurde, composé par la journaliste photographe Susan Meiselas, dont le livre Kurdistan : In the Shadow of History sera publié au printemps chez Random House. Au Rice Media Center, Wu Jialin, un Chinois méconnu, proposera un portrait des peuples montagnards du Sud-Est du Yunnan. Le Children’s Museum présentera des images comparées des enfants de Houston et du Guatemala, photographiés par Nancy McGirr. Au Houston Community College, une exposition organisée par Jose Antonio Rodriguez réunira près de quarante photographies de paysages mexicains du XIXe et du début du XXe siècle, issues de collections privées mexicaines comme celle d’Ava Vargas. Dans les quartiers centraux de Sweeney et de Coombs Building, l’exposition "Magnum et le cinéma" présentera des photographies de stars de cinéma prises lors de tournages de films célèbres.

Parmi les autres expositions, le photographe conceptualiste mexicain Gerardo Suter, qui utilise le corps humain comme support sculptural pour évoquer d’anciens symboles de l’Amérique précolombienne ; des portraits de Maliens, réalisés en studio par Seydou Keïta dans les années cinquante et soixante ; des photos de mode des années cinquante et soixante, par Frank Horvat ; les réflexions du photographe américain Albert Chung sur ses ancêtres asiatiques et afro-caraïbéens ; les variations sur l’autoportrait des Colombiens Patricia Bravo et Oscar Muñoz ; la photographe de Magnum Eve Arnold, à la Menil Collection ; Carie Mae Weems au Contemporary Arts Museum ; Heidi Kamau au Houston Center for Photography ; et enfin, les projections de Shimon Attie, qui inaugureront l’Holocaust Museum.

Par ailleurs, des installations photographiques sur les fenêtres, les façades, les auvents et à l’intérieur d’édifices désaffectés, sur North Main Street et autour de Market Square, attireront l’attention sur l’héritage architectural de Houston. Mais l’un des musts de FotoFest, pour les jeunes professionnels, reste l’International Meeting Place grâce auquel, pour 150 dollars les trois jours ou 250 dollars les neuf jours, les photographes peuvent soumettre un portfolio aux critiques d’un groupe de quatre-vingts conservateurs, éditeurs, critiques d’art, éducateurs, collectionneurs et marchands.

FOTOFEST 96, Houston, jusqu’au 31 mars. Tél. (713) 840-9711, fax (713) 840-7638.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : FotoFest 96 crie famine

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