Fleurs de soie

L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 225 mots

Si la France, avec Lyon, excelle au XVIIIe siècle dans l’art de la soierie, l’Angleterre n’a rien à lui envier. Les quarante-cinq pièces de soierie anglaise provenant des propres collections de la Fondation Abegg en sont ici la preuve. A la fois légère et douce, fraîche ou chaude, la soie convient parfaitement aux exigences de la mode d’alors. Sa matière fascine, sa fibre très résistante se teint facilement et conserve remarquablement la couleur. Dans les années 1750, Londres s’impose en tant que capitale commerciale et industrielle. La cour et la bourgeoisie s’arrachent les luxueuses soieries. L’exposition qui s’ouvre avec le style « bizarre », offre un panorama des motifs reproduits sur ces élégantes étoffes durant le Siècle des lumières, tout en marquant les étapes importantes de la mode. Ce nom de « bizarre » est donné aux dessins construits en longueur où se côtoient ornements familiers et thèmes insolites, où se mêlent motifs floraux et chinoiseries.
A cette fantaisie débridée succède une section aux tissus luxuriants avec des fonds d’or et d’argent où s’inscrivent des fleurs semi-naturelles. On y voit d’étonnants effets illusionnistes imitant la dentelle. Mais les modes se suivent. Vient le style rococo aux fleurs très détaillées remplacé par la stylisation des années 1760, puis l’arrivée du néo-classicisme et l’abandon progressif des soieries à motifs vers 1815.

RIGGISBERG, Abbegg Stiftung, jusqu’au 1er novembre

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Fleurs de soie

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