Portfolio

Esthétique du photomaton

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 22 février 2012 - 252 mots

Mis en place en 1926 aux États-Unis, le principe du Photomaton a immédiatement séduit les artistes, au premier rang desquels les surréalistes, qui n’ont quasiment plus cessé de l’utiliser depuis.

Dissection
Jan Wenzel s’est pris de passion pour l’objet même qu’est la cabine de photomaton. Après avoir « squatté » celle d’une administration, il a fini par en acquérir une et en photographier le moindre rouage pour sa série Histoire instantanée. Naturellement, le rideau rouge n’a pas échappé à cette dissection amoureuse, élément du Photomaton qui a séduit d’autres artistes comme Naomi Leibovitz.

Factory
C’est la collectionneuse Ethel Scull qui est passée la première devant l’objectif d’un Photomaton public sur Broadway en 1963, avant que Warhol ne finisse par en installer un dans sa Factory. Par la suite, nombreux seront ses amis, ses collectionneurs, mais aussi les wannabe de passage à se donner des airs dans l’espace exigu de la cabine. Warhol se réservait ensuite de sélectionner la « bonne » image, de retraiter par sérigraphie ces portraits caractéristiques du pop art, machiniques et sériels, comme ici le portrait de Frances Lewis.

Pastiche
Avant que la photographe américaine n’amorce la série qui la rendra célèbre, Untitled Film Stills, elle s’est approprié l’esthétique du Photomaton en se travestissant, style fin des années 1930. Elle emprunte les traits de l’actrice Lucille Ball, héroïne du programme I Love Lucy dans lequel elle jouait une gourde incendiaire. Sherman en livre une version qui pastiche autant le look Harcourt qu’il ne célèbre les qualités réelles de la photographie automatique.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Esthétique du photomaton

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque