Erwin Wurm… plutôt gonflé !

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 23 juillet 2007 - 280 mots

Le moins que l’on puisse dire est qu’Erwin Wurm ne manque pas d’air. Des œuvres comme Fat House, Fat Car ou The Artist who swallowed the world (2006) sont là pour en témoigner.

Comme si elles avaient été soudainement gonflées, ces sculptures présentent l’allure de figures outrées qui les rendent tout à la fois ridicules et drolatiques. Par-delà, il y va de la mise à mal du concept même de sculpture et de l’incongruité d’une possible figuration.
Autrichien, né en 1954, formé à la Kunstakademie de Vienne, Erwin Wurm s’est fait connaître il y a dix ans en créant un type de sculpture qui ne soit figée ni dans le temps ni dans l’espace. Intitulées One minute sculptures, celles-ci en appelaient à une forme d’interactivité, sollicitant du spectateur qu’il se mette en situation temporaire selon un protocole précis : faire tenir des bouteilles de lessive entre son corps et le mur, positionner stylos et agrafeuses sur son visage… le tout formant un équilibre pour le moins précaire.
L’art d’Erwin Wurm qui interroge le corps – le sien tout comme celui de l’Autre – dans ses relations avec le monde matériel et environnant, amplifie le rapport d’altérité qui fonde la sculpture d’une singulière réflexion sur les apparences et la réalité. En réunissant plus d’une centaine de pièces de l’artiste, mises en scène pour l’occasion, l’exposition rétrospective que lui consacre le musée de Lyon révèle la portée de critique sociale et esthétique d’une œuvre qui se joue de l’étanchéité entre l’art et la vie.

« Erwin Wurm, rétrospective »

musée d’Art contemporain, Cité internationale, 81, quai Charles de Gaulle, Lyon VIe, tél. 04 72 69 17 17, www.moca-lyon.org, du 6 juin au 5 août 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Erwin Wurm… plutôt gonfl锉!

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