Ernst Ludwig Kirchner illumine la Royal Academy of Arts

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 29 août 2003 - 240 mots

Après la National Gallery of Art de Washington, la Royal Academy of Arts de Londres accueille “Ernst Ludwig Kirchner : l’expressionisme et la ville, Dresde et Berlin 1905-1918” (jusqu’au 21 septembre, Royal Academy of Arts, Londres, tél. 44 207 300 8000, www.royalacademy.org.uk). À travers une centaine de peintures, sculptures, gravures sur bois et dessins, l’exposition retrace le parcours de l’expressionniste allemand, de la fondation du groupe Die Brücke en 1905 à Dresde – son aspiration à la liberté et son rejet des conventions – à la fin de la Grande Guerre, lorsque l’artiste est hospitalisé dans un sanatorium en Suisse. Après les couleurs éclatantes reflétant l’énergie créatrice de l’expressionnisme naissant à Dresde, une splendide série de scènes urbaines marque l’arrivée de l’artiste dans le vortex moderniste de Berlin en 1911 : Friedrichstraße (1914) frappe par sa noirceur et offre une vision industrielle du commerce de la chair qui anime le cœur de la ville. L’artiste exprime ses difficultés face au conflit mondial comme le révèle L’Autoportrait en soldat (1915), où Kirchner se représente en uniforme, tournant le dos à une femme nue et fumant négligemment une cigarette. Au premier plan brille le rouge vif du moignon de sa main coupée : l’artiste amputé tourne le dos à l’art. Exécutée lors de l’internement du peintre en Suisse, La Merveilleuse Histoire de Peter Schlemihl, série de gravures sur bois illustrant un conte populaire, est un émouvant témoignage de son talent de graphiste.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°175 du 29 août 2003, avec le titre suivant : Ernst Ludwig Kirchner illumine la Royal Academy of Arts

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