XIXe

Entre deux rives

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 3 septembre 2013 - 413 mots

L’abbaye de Saint-Riquier confronte peintres français et anglais sur le thème de l’eau.

SAINT-RIQUIER (SOMME) - Initiée depuis près de deux ans, la mue de l’abbaye de Saint-Riquier est en excellente voie. Le label tant attendu de Centre culturel de rencontres lui a été décerné par le ministre de la Culture le 4 septembre 2013. Ce projet entend réhabiliter l’exceptionnel site patrimonial de l’abbaye carolingienne en lui attribuant un rôle culturel, scientifique, touristique et économique, tout en l’intégrant dans un réseau mondial qui compte des membres jusqu’au Brésil (la Casa das Caldeiras) ou en Australie (l’Abbotsford Convent Foundation). Si Saint-Riquier tient déjà une belle place sur le plan international avec son Festival annuel de musique, elle doit encore se mettre sur les rangs de la scène artistique. En attendant la reconversion de l’une des ailes du bâtiment en résidences d’artistes invités à travailler sur l’idée de l’écriture, une belle galerie a été réhabilitée en juillet 2012 pour accueillir des expositions pour un large public. Après la lumière, thématique de l’année inaugurale, l’eau domine la programmation 2013 – toute ressemblance avec le festival Normandie impressionniste n’est que pure coïncidence.

D’une culture à l’autre
En une soixantaine de toiles couvrant tout le XIXe siècle, « D’une rive à l’autre » se penche sur le travail de maîtres français et anglais (plus petits que grands) qui ont fait le choix de l’eau – la rivière, les marais et, surtout, la Manche – pour sujet principal. Opérée par Jean-Luc Maeso, qui dirigeait encore il y a peu l’Institut culturel d’Izmir en Turquie, la sélection privilégie les paysages de la région et navigue entre scènes pittoresques de pêcheurs à l’ouvrage (Georges Chambers, Laying lobster pots, St Michael’s Mount, 1838), de mares grouillantes (Hector Hanoteau, Les grenouilles, 1874) et de plages silencieuses (Ricard-Cordingley, Marine). L’occasion de confronter des traditions nationales : l’anecdote et l’aquarelle chez les Britanniques, les paysages sans âme qui vive sous un pinceau généreux de notre côté de la Manche. Joli détail, le rapprochement entre deux petits formats signés François Francia et Richard Parkes Bonington. Car c’est l’artiste français, formé en Angleterre, qui initia son ami britannique, installé à Calais avec sa famille, aux rudiments de l’aquarelle, spécialité anglaise si l’en est.

D’une rive À l’autre, Peintres anglais et français du XIXe siècle

Jusqu’au 23 septembre, Abbaye de Saint-Riquier-Baie de Somme, Centre culturel de rencontre, place de l’Église, 80135 Saint-Riquier, tél. 03 22 71 83 99, www.ccr-abbaye-saint-riquier.fr, tlj 10h-19h. Catalogue, édité par le Centre, 128 p., 20 €

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°396 du 6 septembre 2013, avec le titre suivant : Entre deux rives

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