Effets d’optique

Quarante œuvres d’art cinétique à Rome

Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1996 - 313 mots

Le principal mérite de Sandra Pinto, surintendante de la Galerie nationale d’art moderne et contemporain de Rome depuis bientôt deux ans, est d’exhumer de nombreux trésors des réserves et de les exposer malgré les travaux de restructuration du musée : ainsi, la collection d’œuvres cinétiques du musée, qui n’était plus visible depuis 1981.

ROME - Plus de quarante œuvres sont installées jusqu’au 1er dé­cembre dans une salle-corridor de l’Edificio Bazzani, près de l’ancienne bibliothèque de la Galerie nationale d’art moderne et contemporain. Conçue par Maria Stella Margozzi, l’exposition retrace, à travers la collection du musée, l’aventure esthético-scientifique et "gestaltique" des artistes cinétiques. Face aux épigones de l’Informel et à l’invasion du Pop art, les années soixante ont en effet vu se mobiliser certains artistes dans une recherche systématique sur les processus optiques et psychologiques de la perception, à partir d’études et d’hypothèses pré-existantes. La fragilité de la plupart des matériaux employés (polystyrène, plexiglas, fils de nylon, caoutchouc et matières plastiques en tous genres) et de certaines œuvres a nécessité une complexe opération de nettoyage et de remise en état, allant parfois jusqu’à la recréation des éléments manquants.

L’exposition présente notamment le travail de l’un des précurseurs du mouvement, Bruno Munari, avec Machine inutile, de 1934, et Concave convexe, de 1948, des œuvres des groupes N de Padoue (Landi, Massironi, Costa et Biasi) et T de Milan (De Vecchi, Hayter, Boriani et Colombo), ainsi que des artistes singuliers comme Getulio Alviani et Enzo Mari. Citons encore Calder (Mobile), Tinguely (Baluba Bye Bye), Soto (Grand mur panoramique vibrant), Enrico Castellani (Surfaces blanches), et deux représentants du groupe parisien Recherches d’art visuel : Le Parc, avec Continuel lumière, et Schöffer, avec la spectaculaire machine Lux n° 9.

ŒUVRES CINÉVISUELLES, jusqu’au 1er décembre, Galerie nationale d’art moderne et contemporain, vialle delle Belle Arti 131, Rome, tél. 6 322 4151, tlj sauf lundi 9h-19h, dimanche 9h-13h. Catalogue Allemandi.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Effets d’optique

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