Design

Krefeld (Allemagne)

Domeau & Pérès, l’artisanat au service de la modernité

Kaiser Wilhem Museum - Jusqu’au 14 octobre

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 29 août 2018 - 352 mots

On n’a pas tous les jours 20 ans. La maison d’édition française Domeau & Pérès les a fêtés de belle manière, en effectuant, l’an passé, une donation conséquente (une cinquantaine de pièces) au Kaiser Wilhelm Museum, à Krefeld (Allemagne).

Celle-ci est exhibée, jusqu’au 14 octobre, dans une exposition intitulée « De l’idée à la forme, Domeau & Pérès : Dialogues entre design et artisanat », sise au premier étage du musée. Outre des meubles et des objets, sont aussi rassemblés des prototypes, des maquettes, des esquisses et autres documents d’archives qui illustrent la saga de cette firme fondée, en 1996, par Bruno Domeau, 56 ans, sellier, et Philippe Pérès, 48 ans, tapissier. La présentation conte surtout, en filigrane, la route inhabituelle, en regard de leurs professions respectives, que ces deux artisans ont préféré tracer. Au lieu d’offrir leurs compétences au service du patrimoine historique, Domeau et Pérès ont, en effet, préféré se tourner vers l’innovation et l’esthétique contemporaine, ouvrant, de fait, un fructueux dialogue avec une flopée de designers aujourd’hui majeurs (Ronan Bouroullec, Matali Crasset, Martin Szekely, Éric Jourdan, Michael Young, Christophe Pillet…) ou alors émergents (Jérôme Gauthier, François Mangeol…). Le parcours explore ainsi leur processus de création, comme l’indique le titre : depuis le simple croquis, parfois griffonné sur une nappe de restaurant, jusqu’à la version finale. On retrouve ainsi quelques items phares du design français de la fin des années 1990, tel ce lit d’appoint signé Matali Crasset et baptisé Quand Jim monte à Paris, déployé, ici, façon Period Room, tel qu’il avait été dévoilé, pour la première fois, en 1998, au Salon du meuble de Milan. Idem pour les années 2000 avec, entre autres, le fauteuil Domo de Martin Szekely, le mobilier bas Tatami de Jérôme Gauthier, le lit Edmond d’Éric Jourdan ou le fauteuil, plus repose-pieds, tout en inox VideoLounge de Christophe Pillet. Le travail est on ne peut plus méticuleux, et ce, dès la sélection des matières, comme le montre, en préambule, un film. Le confort final de ces créations pourra même être testé in situ par les visiteurs, une sélection de pièces ayant été réservée à cet effet.

« De l’idée à la forme, Domeau & Pérès : Dialogues entre design et artisanat »,
Kaiser Wilhelm Museum, Joseph-Beuys-Platz 1, Krefeld (Allemagne), www.kunstmuseenkrefeld.de

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°715 du 1 septembre 2018, avec le titre suivant : Domeau & Pérès, l’artisanat au service de la modernité

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