Design industriel made in France

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 1 janvier 2006 - 422 mots

Quelle différence y a-t-il entre une raquette de ping-pong, une automobile, une caméra numérique et un casque de ski ? Aucune, ils relèvent tous d’un seul et même processus : le design industriel. Ces quatre objets font partie de la sélection 2006 de « L’Observeur du design », une exposition organisée par l’Association pour la promotion de la création industrielle (APCI), qui rassemble, pour la cinquième fois depuis 1999, des produits et des services qu’elle considère « innovants » et qui sont « issus d’une collaboration entre entreprises et designers ».
Sur les 195 pièces sélectionnées cette année, dans des domaines aussi divers que les systèmes d’information, l’aménagement d’espace, le produit, le packaging, ou encore, l’identité visuelle,
31 ont été distinguées par une « Étoile de l’Observeur ».
Certaines n’éblouissent pas vraiment, tels le seau à champagne Tw’Ice Bucket (Veuve Clicquot), les boîtes de pâtes de fruit Jeff de Bruges, façon pots de peinture (Saguez & Partners), ou les robinets Profile d’Élodie Poidatz (Serdaneli International). D’autres en revanche séduisent davantage.
Ainsi, cet injecteur de médicament sans aiguille et à usage unique, dessiné par Interdesign pour la firme Crossject, est utilisable aussi bien par le médecin que par le patient lui-même. Si sa silhouette n’est pas encore totalement idyllique, il démontre néanmoins que le secteur médical s’ouvre de plus en plus au design. Les élégants couverts HTS en acier inoxydable de Nedda El Asmar (La Table Hermès) offrent, eux, une finition « micro-billée » mate qui contraste avec le poli miroir de leur tranche.
Et les boîtes de jeu Speed Play du trio In Process pour Meccano permettent de construire une moto, un robot, un dinosaure ou un hélicoptère aux lignes novatrices. Enfin, la tente Two Seconds de Vincent Chiffoleau (Quechua) qui, selon son nom, s’ouvre en un rien de temps, mais se replie semble-t-il plus laborieusement, fait ressembler celui ou celle qui la porte à un charmant… doryphore.
Ont aussi été primées les lunettes de natation X-Base (Tribord, 3 €), qui combinent en une seule pièce le joint d’étanchéité et la sangle de maintien, et la Logan de Renault (environ 7 500 € en France) : « En réduisant les coûts, explique l’APCI, le design rend accessible à tous des produits bien conçus. »
Attention toutefois à ne pas faire le raccourci facile, mais faux : « Design égale réduction des coûts. » Sinon, cela se saurait ! D’ailleurs les entreprises françaises qui font appel à des designers sont, pour l’heure, loin d’être majoritaires.

« L’Observeur du design 2006 », Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin- Cariou, Paris XIXe, tél. 01 40 05 70 00, www.cite-sciences.fr, jusqu’au 26 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°576 du 1 janvier 2006, avec le titre suivant : Design industriel made in France

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