Des Tudor aux Stuart

Des peintres confidentiels à la Tate Gallery

Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 398 mots

La Tate Gallery a fait un pari audacieux pour sa grande exposition d’automne consacrée à la peinture anglaise, des Tudor aux Stuart. En effet, la centaine de tableaux prêtés par des collections publiques et privées britanniques ne comprend que peu d’artistes connus du public.

LONDRES (de notre correspondante) - Préparée par Karen Hearn, conservateur du département des Peintures anglaises, l’exposition de la Tate Gallery réunit plus de cent tableaux, depuis l’époque de Holbein le Jeune (1467-1543) jusqu’à celle de Van Dyck (1599-1641), dont deux œuvres de jeunesse sont exposées. Mais, si ces deux peintres sont bien connus du public, il n’en va pas de même pour la plupart des artistes présentés ; certains sont même de parfaits inconnus.

C’est Roy Strong qui a mis l’art élisabéthain sur le devant de la scène. Selon Tabitha Barber, qui a collaboré à l’exposition, les résultats des recherches de Sir Roy sont encore largement valables, et ces dernières années ont permis de confirmer nombre de ses attributions, fondées sur des intuitions stylistiques.

Le portrait, l’essentiel de l’art anglais au XVIe siècle
Utilisant à la fois les outils des historiens de l’art et ceux des historiens, plusieurs jeunes chercheurs, notamment ceux de l’Institut Courtauld de Londres, ont recueilli de nombreuses informations nouvelles concernant les peintres des XVIe et XVIIe siècles. Les recherches généalogiques, l’étude des registres paroissiaux, des inventaires et du mécénat – comme celui du comte de Leicester – ont considérablement accru notre connaissance des artistes de cette époque et de leur milieu.

Des travaux passionnants ont été conduits dans le domaine du portrait, qui constitue l’essentiel de l’art anglais au XVIe siècle. Les études sur le costume et la joaillerie, par Janet Arnold et Diana Scarisbrook en particulier, ont permis de redater certains tableaux, comme cette Allégorie de la succession Tudor, conservée au château de Sudelay, qui s’est révélée antérieure à celle du Mellon Center, dont les costumes sont différents.

Le catalogue de la Tate Gallery comprend quatre essais introductifs : Neil Cuddy décrit l’environnement politique de l’époque ; Susan Foister s’intéresse aux portraits d’Holbein et à leurs repro­duc­tions ; Christopher Brown étudie les relations entre la peinture britannique et les Pays-Bas ; et Rica Jones présente les travaux de trois artistes du temps des Tudor : Bettes, Hilliard et Ketel.

Dynasties : tableaux anglais de l’Angleterre des Tudor et des Stuart, 1530-1630, Tate Gallery, Londres, du 12 octobre au 7 janvier.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Des Tudor aux Stuart

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