Art Textile - Au pinceau et aux pigments, ces artistes ont préféré l’aiguille, le crochet, les fils de couleurs, les bouts de tissus rapiécés, composés ensemble.
Loin des tapisseries chatoyantes de l’histoire de l’art textile, ils préfèrent créer des poupées de chiffons devenant des mères possessives, des patchworks où Bécassine surgit d’un buisson, des crânes en dentelles, des catacombes cousues mains, des mondes souterrains en laine tuftées, des tricots de quarante mètres de long que l’on déroule une fois l’an sur la plage. En collaboration avec le Centre international du surréalisme et de la citoyenneté internationale, implanté dans la maison d’André Breton à Saint-Cirq-Lapopie (46), la Halle Saint-Pierre expose les rêves textiles des bruts, des fous, des singuliers, des surréalistes. Au rez-de-chaussée, leurs couleurs ardentes, surgissant de l’obscurité, nous entraînent dans les mondes insondables de ces « autres » de l’art qui, aux quatre coins du monde, ont besoin de créer pour survivre, de l’autoportrait en poupée de chiffon de Stéphane Blanquet (né en 1975) à un tapis peuplé de créatures fabuleuses de l’artiste iranien Alireza Asbahi Sisi (né en 1969). À l’étage, les œuvres se déploient dans un parcours aérien, qui continue d’explorer les frontières troubles du textile où s’imbriquent savoir-faire traditionnels et expérimentations plastiques – à l’image des créations textiles érotiques enfermées dans des boîtes de plexiglas de Marie-Thérèse Chevalier (née en 1939), comme si elle voulait mettre à distance la charge sauvage de cette production hors norme.
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Des rêves cousus main
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : Des rêves cousus main







