centre d’art

Des artistes pro ou anti-sport

L'ŒIL

Le 1 juillet 2000 - 255 mots

Sport et art ont toujours eu des rapports quelque peu conflictuels. Les artistes, sans doute enivrés par la sphère spéculative dans laquelle ils évoluent, ont souvent regardé avec dédain ces pratiques physiques. Pour retrouver une véritable exaltation du corps dans l’effort et pour rencontrer une esthétique où le sport sert d’idéologie, il faut remonter aux constructivistes russes ou au réalisme social des nazis. L’exposition de Vassivière n’a pas pour ambition de décrypter comment le sport fut tout au long de ce siècle au service de certaines propagandes les plus dangereuses de notre histoire. Au contraire, l’actuelle exposition tente de retrouver dans l’incroyable foisonnement des productions contemporaines celles qui s’intéressent aux sports. On aurait pu penser que le sport était un thème idéal pour les artistes qui s’interrogent sur les pratiques où le geste et le corps expriment soudain un rapport avec la société même. Il n’en est rien. De la même manière, les grands messes cathodiques suivies par des dizaines de millions de téléspectateurs asservis pouvaient constituer une source facile pour tous ceux qui travaillent sur les représentations qui structurent nos imaginaires. Or, seul Richard Fauguet avec une hilarante série mimant les images Panini (ces images que les enfants collectionnaient pour reconstituer les albums des équipes de foot du championnat) réussit à nous surprendre. Comme l’avouent eux-mêmes les commissaires, cette exposition n’a pas pour but d’étudier ce que l’art aurait à dire sur le sport, mais bien ce que le sport dit sur l’art. Pas grand chose visiblement.

VASSIVIÈRE, Centre d’Art contemporain, jusqu’au 1er octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Des artistes pro ou anti-sport

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