Art Contemporain - Sous l’imposante coupole de l’Espace Richaud, Les Cimes de l’asphalte, chaîne sculptée dans le tronc d’un sapin de laquelle émergent de frêles branches dénudées, se déploie sur neuf mètres de hauteur.
Transfiguré par Duy Anh Nhan Duc, l’arbre – rebut des fêtes de Noël – donne vie à une installation délicate, mêlant force et fragilité, aux interprétations multiples. On peut y lire le poids des traditions ou ce qui nous relie à la terre-mère. Né à Ho Chi Minh-Ville en 1983, l’artiste glane, cueille, récolte dans la nature la matière de ses créations. Après s’être intéressé aux pissenlits, aux trèfles et aux chardons, il consacre toute une exposition à l’arbre. Travaillant de manière intuitive et expérimentale, le sculpteur conçoit chaque installation comme « un livre ouvert » sur une espèce, « une manière d’éterniser son souvenir ». Dès l’entrée de l’exposition, l’installation Hissons les voiles fait pénétrer le visiteur dans une forêt reconstituée par 17 teintures sur toiles de lin et de coton. Chacune a été réalisée à partir de feuilles séchées ou de fruits de chêne, tilleul, marronnier… Ses empreintes d’écorces de troncs abattus constituent comme un rituel d’adieu. Recouvert d’un drap blanc, l’arbre est frotté à l’aide de végétaux trouvés à proximité : feuilles de saule ou de tilleul, fleurs de genêts. On découvre aussi des sculptures taillées dans le bois, entre totems et pierre tombale, et l’Arbre monde, bibliothèque de livres-objets, dont le dos des livres révèle les écorces de quarante essences différentes. Une installation qualifiée de « refuge » par l’artiste qui entend bien continuer à l’enrichir.
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Des arbres à livres ouverts
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : Des arbres à livres ouverts