Art Contemporain - Des peintures en relief, comme des prélèvements de sol boueux, qui se répètent.
C’est la première impression du visiteur qui pénètre dans l’exposition consacrée aux années 1980-2000, les vingt dernières du peintre Eugène Leroy, né en 1910 à Tourcoing. « Il y a fort à parier qu’un grand nombre de ceux qui entreront dans cette exposition réagiront comme on le fait généralement devant quelque chose de jamais vu, et qu’ils se demanderont : qu’est-ce que c’est que ça ? “Ça”, ce sont les peintures d’Eugène Leroy », écrivait le critique Laurent Wolf à l’occasion de l’exposition de l’artiste à la Kunsthalle de Bâle, en 1997. Au Musée des beaux-arts de Tourcoing, qui d’ailleurs porte désormais son nom, les toiles de Leroy continuent de provoquer la stupeur, en refusant de se donner à voir au premier regard. Il faut les contempler pour qu’apparaissent les couleurs, posées là, sur des tons sourds et terreux, jamais mélangées – un vert acide, un bleu, un rouge, un jaune saturé –, et que se dessinent les formes. Dans ce qui semblait boue, jaillissent des portraits, des paysages, des saisons, des atmosphères – et une joie profonde. Accompagné de cartels clairs, de textes de critiques présentés dans des vitrines, le parcours chronologique souligne l’évolution de la dernière période de cet amoureux de Poussin, Rembrandt, ou Mondrian, grand lecteur de Rimbaud et de Proust. Cette exposition inédite, qui met en valeur la collection du musée en l’enrichissant de prêts, s’achève avec ses dessins, à la sanguine, au fusain ou au pastel. Les lignes ne ferment pas les contours, les traits sont doublés. En surgissent le mouvement et la sensation de corps en vie. Lumineux.
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Derrière la boue, la lumière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Derrière la boue, la lumière





