Derain, artiste clair-obscur

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 27 juin 2003 - 205 mots

"Ce pays-ci, ce sont des bateaux, des voiles blanches, des barques multicolores. Mais surtout, c'est la lumière... Une lumière blonde, dorée, qui supprime les ombres. Une nouvelle conception de la lumière qui consiste en ceci : la négation de l'ombre", écrivait en 1905 André Derain, alors installé à Collioure. À travers une quarantaine de tableaux et une vingtaine de dessins, réalisés dans les Pyrénées-Orientales, le Musée de l'Annonciade, à Saint-Tropez (jusqu'au 6 octobre, tél. 04 94 97 04 01, tlj sauf mardi, 10h-12h et 15h-19h), rend hommage au peintre. Avec des œuvres comme Port de Collioure (1905), Phare de Collioure (1905), La Jetée à l'Estaque (1906) ou Pinède à Cassis (1907), Derain laisse libre cours à la couleur, qui construit l'espace et les figures. L'année 1907 marque un tournant : sa palette s'obscurcit, les formes deviennent géométriques, les paysages s'assagissent. En témoignent Sous-bois et rochers à Sausset-les-Pins (1910) et Les Salins à Martigues (1913). Dans les années 1920-1930, sa gamme chromatique s'assombrit davantage. "Hein ! Il est loin mon fauvisme : mes tubes ont séché dans mes mains, confiait alors Derain. Je ne vois plus que le bistre, le marron, le sombre, le noir. Je crois que finissent ainsi les damnés." (lire aussi p. 28)

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Derain, artiste clair-obscur

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