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De Van Gogh à Verjux

L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 218 mots

Couleur et lumière sont, en peinture, deux notions intimement liées, au point qu’on les confond parfois. Il s’agit pourtant d’entités bien distinctes, que l’on pourrait énoncer en termes de signifiant (la couleur) et de signifié (la lumière). Du moins dans le traditionnel clair-obscur, et jusqu’à l’impressionnisme, car après tout change. Avec Van Gogh, Gauguin, Cézanne, et plus encore avec les Fauves et les expressionnistes allemands, la couleur n’est plus employée pour imiter les effets de la lumière naturelle, mais pour ses propres pouvoirs lumineux et expressifs. Le tableau, dès lors, génère sa propre lumière. La couleur pure contribue ainsi à affranchir la peinture de sa traditionnelle fonction mimétique, elle joue un rôle déterminant dans la naissance et le développement de l’abstraction. Les monochromes des années 50 (Barnett Newman, Mark Rothko, Yves Klein), tirent les conséquences extrêmes de l’exploration de la puissance lumineuse et spatiale de la couleur. La deuxième partie de l’exposition montre comment couleur et lumière se séparent du tableau pour se déployer dans l’espace réel.
Dès 1963, l’artiste américain Dan Flavin « peint » l’espace à l’aide de néons de couleur. Et cette notion de « pinceau lumineux » a connu de nombreux développements, comme en témoignent ici les œuvres de Maurizio Nannucci, Brigitte Kowanz, Mischa Kuball ou Michel Verjux.

BÂLE, Fondation Beyeler, jusqu’au 30 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : De Van Gogh à Verjux

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