De Gueltzl et Jarrige en duo

Du design à la sculpture, l’exploration de matières originales

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 3 janvier 1998 - 319 mots

Marco de Gueltzl (1958-1992) et Jacques Jarrige né en 1962, deux artistes décorateurs, ont émergé au milieu des années quatre-vingt. Une exposition à la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris présente un bel ensemble de pièces des deux créateurs.

PARIS - Loin de con­fronter les différentes créations et de les faire dialoguer ensemble, l’ex­­po­­­sition a préféré juxtaposer deux présentations personnelles. Le mobilier de Marco de Gueltzl accueille le visiteur avec ses assemblages de matières hétérogènes et ses formes baroques. Sa Sellette, une petite table de 89,5 cm de haut, est constituée de fer à béton brossé et de verre sablé. Très tôt, le créateur s’est en effet intéressé aux objets trouvés, au recyclage des formes et des matières. Dans ses créations, il joue de la tension entre le verre et le fer ; en 1991, il y associe du plomb et du bois pour réaliser un Cabinet de femme enceinte qui reprend la plastique générale de sa destinataire.

Au fond de la salle se déploie tout l’art de Jacques Jarrige. Ses créations aux lignes arrondies ne sont pas sans évoquer l’Art déco. Il a ainsi réalisé un en­semble de tables, lam­pes, ar­moires en mé­dium vernis, aux for­mes élancées et organiques. L’artiste sculpte directement dans la matière pour donner une légèreté à ses créations, un effet déjà sensible dès la fin des années quatre-vingt dans ses fauteuils aux accoudoirs ajourés. Un savant équilibre entre plein et vide se manifeste alors dans ce mobilier cossu. Jacques Jarrige et Marco de Gueltzl se retrouvent dans une même volonté d’exploration de matériaux originaux, le mé­dium ou le verre, et leur ap­proche s’apparente davantage à celle d’un sculpteur qu’à celle d’un designer.

MARCO DE GUELTZL & JACQUES JARRIGE, jusqu’au 15 février, Hôtel de Ville de Paris, salle Saint-Jean, tél. 01 42 76 40 66, tlj sauf lundi et jours fériés 11h-19 h. Deux catalogues : 100 F. chacun, 180 F. les deux.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : De Gueltzl et Jarrige en duo

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque