Dans l’intimité de Julien Magre

Portrait de Caroline au début de leur relation, images de leurs deux filles, évocation de la disparition de Suzanne à 7 ans ou naissance de leur fils, tissent un récit visuel sensible et délicat. En 2022, le photographe s’est vu décerner le prestigieux Prix Niépce pour ce travail toujours en cours. Jusqu’à présent, ses lauréats ne bénéficiaient d’aucune exposition, si ce n’est celle qui est organisée par la Bibliothèque nationale de France dans le cadre de la présentation des prix qu’elle soutient. L’accord passé par Gens d’images, l’organisateur du prix, avec le Jeu de paume leur ouvre désormais une exposition au château de Tours. Julien Magre est le premier à en bénéficier. Le parcours offre une lecture inoubliable de son récit familial. Tout y participe : le contenu, l’articulation des images et la scénographie, remarquable, qui suit un développement chronologique en quatre salles. Chacune résume cinq années associées à un verbe. « Séduire », « Construire », « Déconstruire » et « Reconstruire » : d’une salle à l’autre, cette histoire familiale se raconte avec finesse, le photographe ayant l’art d’associer différents types de tirages, de formats et d’encadrements. En particulier dans la troisième salle, où il évoque par ellipses, dans un noir et blanc prédominant sur la couleur, la disparition de Suzanne.