Dans la spirale maori

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 266 mots

« Beaucoup de vieillards ont le visage tatoué en noir... et nous en avons vu qui ont les fesses, les cuisses et d’autres parties du corps marquées. Les marques du visage suivent généralement la forme d’une spirale, elles sont gravées et entremêlées avec beaucoup de minutie et de goût » notait le Capitaine Cook qui découvrait en 1768 les Maori de Nouvelle-Zélande. Ces remarques trouvent leur illustration dans les sculptures maori représentant des chefs défunts qui sont actuellement exposés au British Museum. L’une d’elles, venue du fronton d’une maison, fait revivre avec une rare force un ancêtre haussé à un niveau quasi divin qui trouve son écho dans ces  combinaisons de lignes étranges et monstrueuses. Caractéristiques de l’art maori, ces mêmes motifs s’entrelacent et se nouent pour la décoration de tous les aspects de la vie dans l’ancienne Nouvelle-Zélande, sur les immenses sculptures placées à la proue et à la poupe des canots de guerre, aussi bien que sur les délicats pendentifs en néphrite, les célèbres hei tiki. Tous ces objets ont été sculptés avec  des outils de pierre ou des coquillages, l’emploi des métaux  n’ayant été introduit que par les Européens. « Tous les métaux leur sont inconnus  » notait encore Cook. Il a lui-même rapporté divers objets qui figurent dans l’exposition, à côté de ceux qui ont été collectionnés par des voyageurs ou fonctionnaires au XIXe siècle. L’ensemble, riche de quelque 500 pièces ne se limite pas aux oeuvres du passé et rend hommage, à travers des productions contemporaines, à l’une des plus riches cultures de toute l’Océanie.

LONDRES, British Museum, jusqu’au 1er novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Dans la spirale maori

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