Coup de mains

Valerio Deho, directeur artistique de la structure italienne, et Éric Mangion, directeur du centre d’art de la Villa Arson, renouvellent l’expérience dans une version modifiée. Ils ont invité cinq artistes italiens et cinq artistes français à « construire une exposition sous la forme d’un dialogue entre leurs pratiques respectives », avec la volonté de ne prescrire aucune contrainte thématique ou esthétique. Selon les commissaires, la mise en œuvre du projet ne fut pas aisée. Le résultat est probant. Toutes les œuvres ont été produites pour l’exposition. Imprimé sur un papier aluminium inventé en 2012 pour les navettes spatiales, la reproduction de l’une des premières photos de la Terre prise depuis l’espace en 1959 (Sonia Leimer, Italie, née en 1977) fait écho à Indépendance, une photographie du porte-avion éponyme fracassé lors d’essais nucléaires aux îles Bikini en 1946 (Leander Schwazer, Italie, né en 1982). Non loin, quatre-vingts tubes en plexiglas filtrent des sons électromagnétiques déterminés par des données numériques liées aux activités de la Villa Arson (Roberto Pugliese, Italie, né en 1982). L’avant-dernière salle accueille Jambes de bottes, puissante et mystérieuse proposition collective de Diane Blondeau, Vivien Roubaud et Thomas Teurlai (France, nés en 1987, 1986, 1988). Le parcours s’achève sur une proposition multiforme de Quentin Derouet (France, né en 1988), où fleurs, photographies, peintures s’entrechoquent avec une espièglerie non dépourvue d’élégance.