Collection Guggenheim

Échantillon d'un empire

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 décembre 2006 - 387 mots

Depuis cet été, l’ancienne capitale de la République fédérale d’Allemagne accueille un « petit » échantillon d’une des plus belles collections d’art moderne et contemporain au monde, la collection Guggenheim. Ses œuvres constituent le cœur d’un empire éponyme réparti en cinq musées. Le siège mythique de New York construit par l’architecte américain Franck Lloyd Wright et ouvert en 1959, la branche vénitienne et son délicieux palais sur le Grand Canal, et le fabuleux et excentrique navire métallique imaginé par Franck Gehry à Bilbao sont plus modestement assistés de deux antennes, l’une à Berlin et l’autre à Las Vegas.
C’est donc chez nos voisins, sur quelque 8 000 m2, qu’il est possible d’admirer un peu moins de deux cents joyaux de cet ensemble de collections. En effet, outre le premier ensemble constitué par l’industriel Solomon R. Guggenheim dès 1929 grâce à sa fortune tirée de l’industrie sidérurgique et de l’exploitation de mines de charbon, les œuvres achetées par Karl Nierendorf et Justin K. Thannhauser, des toiles des maîtres de l’impressionnisme et du post-impressionniste, ont rejoint les premiers choix de Juan Gris, Constantin Brâncusi, Paul Klee ou encore Paul Cézanne.
En 1939, la fondation est dédiée à « l’art non-objectif ». Mais le nom est trop restrictif par rapport aux acquisitions. La jeune génération américaine triomphe. Il faudra attendre 1979 pour y ajouter la collection de l’excentrique Peggy avec ses chefs-d’œuvre du surréalisme et de l’expressionnisme abstrait américain. Ils sont là dans l’exposition allemande, aux côtés de pièces d’un autre fonds célèbre acquis en 1991, les trois cent cinquante œuvres du comte Panza Di Biumo, grand amateur d’art minimal et conceptuel. À cela s’ajoutent,  depuis 2001, les dons de la fondation Bohen, plutôt photographiques et vidéo.
L’ensemble est donc colossal. Tout le monde y est ou presque. De Kandinsky à Warhol, de Pollock à Nauman, de Picasso à Rauschenberg, jusqu’à de récentes acquisitions en art contemporain. Pour Bonn, Matthew Barney a préparé une installation très originale pour présenter son cycle de films Cremaster.
Après avoir réussi à arracher au MoMA de New York, au Prado de Madrid ou à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, quelques-unes de leurs pépites, la Kunsthalle allemande frappe très fort avec cet emblème de la réussite à l’américaine.

« Guggenheim collection », Centre d’art et d’expositions de la République fédérale d’Allemagne, 4 Friedrich-Ebert-Allee, Bonn, jusqu’au 7 janvier 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°586 du 1 décembre 2006, avec le titre suivant : Collection Guggenheim

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