Art ancien

Châtenay-Malabry (92)

Chateaubriand, les mots en images

Maison de Chateaubriand – Jusqu’au 29 mars 2026

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 27 octobre 2025 - 339 mots

XIXe-XXe siècles -  Mettre des mots en images. Donner à voir un roman, son rythme, sa beauté, sa nouveauté qui fait qu’après lui, plus rien ne sera comme avant.

L’exposition que la Maison de Chateaubriand consacre au premier roman de ce précurseur du romantisme, Atala, y parvient avec élégance, en donnant une large place au texte qu’elle illustre. Douze extraits de ce roman inspiré par le voyage en Amérique du jeune François-René de Chateaubriand en 1791, qui raconte l’amour tragique de deux jeunes Amérindiens, Atala et Chactas, structurent le parcours. Après une introduction présentant le contexte de création de l’œuvre, ces épisodes choisis pour leur caractère dramatique et leur puissance poétique nous invitent à goûter à la nouveauté de la langue de l’auteur, comme ils nous entraînent dans l’intrigue de ce roman qui connut dès sa publication en 1801 un succès retentissant. On les retrouve représentés sur des assiettes, des papiers peints, une pendule en bronze doré, un rare éventail récemment acquis par la Maison de Chateaubriand ou encore un étonnant coquillage gravé en Nouvelle-Calédonie par un bagnard d’après une reproduction dans la presse d’un tableau du musée du Havre – disparu durant la Seconde Guerre mondiale –, mais surtout sur nombre d’estampes et de peintures, témoignant de la fascination des artistes pour ce texte. Parmi ces derniers, Gustave Doré, qui a illustré l’ouvrage, ou Jean-Jacques Henner, dont on peut admirer une très belle étude de tête d’Atala. Cette dernière est l’un des rares prêts de cette exposition, qui s’attache à valoriser le fonds de la Maison de Chateaubriand, riche de 330 pièces liées au roman. Le parcours s’apparente ainsi à un voyage illustré qui se déploie avec efficacité sur les deux étages de cette demeure entourée d’un grand parc, nous invitant à visiter le domaine… et surtout, à nous (re)plonger dans la lecture de Chateaubriand. La librairie propose d’ailleurs une très jolie édition illustrée de l’ouvrage, agréable à lire, reproduisant une édition parisienne de 1805 dont Chateaubriand écrivit qu’elle serait « la seule » qu’il reconnaîtrait à l’avenir. Un pur plaisir.

« Atala », 1801. Voyage illustré au cœur d’un roman »,
Maison de Chateaubriand – Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, 87, rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry (92), vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : Châteaubriand,les mots en images

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