Charles Nègre, peintre ou photographe ?

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 235 mots

Aujourd’hui considéré comme l’un des premiers maîtres de la photographie, Charles Nègre est avant tout un pur produit de son époque.

Sa formation, son engagement artistique s’inscrivent dans une logique que l’on rencontre chez nombre de photographes des années 1850-1860. Élève de Delaroche jusqu’en 1843 en compagnie de Le Secq, Le Gray et Fenton, Nègre se forme alors à la peinture présentée sobrement dans la première partie de cette exposition. À leurs côtés, quelques daguerréotypes réalisés alors qu’il poursuit avec assiduité les cours d’Ingres. Cette double casquette, peintre et photographe, est alors chose commune dans le milieu artistique. Des débats multiples sur les mérites respectifs de la peinture et de la photographie agitent l’intelligentsia parisienne. 1847 marque un tournant dans sa carrière : il découvre le calotype, technique photographique d’emploi plus aisé.
À partir de cette période, il exécute plusieurs campagnes photographiques qui vont le rendre célèbre. Les diverses sections de l’exposition tracent le parcours de cet homme dont les premiers sujets, des portraits et des scènes de genre, ne tardent pas à céder la place à des reportages plus ambitieux sur le midi de la France, Chartres puis sur l’asile impérial de Vincennes commandé directement par l’Empereur Napoléon III. Bien que de taille restreinte, cette exposition a le mérite de montrer des travaux peu connus d’un peintre photographe enthousiaste pour un médium techniquement ouvert à toute les découvertes.

Galerie Françoise Paviot, jusqu’au 9 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Charles Nègre, peintre ou photographe ?

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque