XVIIIe Siècle - Quel délice ! Le Panier de fraises de Jean Siméon Chardin (1699-1779), acquis par le Louvre en 2024 pour le prix record de 24,3 millions d’euros après une campagne de mécénat historique, fait escale au Musée des beaux-arts d’Orléans.
On l’y redécouvre après une restauration du C2RMF : les touches rouges vibrantes des fraises qui captent aussi bien l’air et la lumière que le désir, le verre d’eau, la pêche et surtout les œillets blancs qui les accompagnent révèlent à nouveau la délicatesse de leur éclat. Pour célébrer le retour au pays de ces fraises mythiques et savoureuses, le musée rend hommage à Eudoxe Marcille, dont elles intégrèrent la collection au milieu du XIXe siècle, et qui deviendra directeur du Musée d’Orléans de 1870 à 1890. Comme son frère Camille, quant à lui conservateur du musée de Chartres, il avait hérité de son père, François Marcille, une passion pour l’art, en particulier celui du XVIIIe siècle, à une époque où il n’intéressait personne. Autour du chef-d’œuvre de Chardin, une petite quinzaine d’œuvres nous rappelle le rôle essentiel de ces amateurs orléanais dans la redécouverte de ce peintre de l’Ancien Régime qu’on ne regardait plus. Sous l’œil aiguisé de François Marcille dont un autoportrait nous accueille dans l’exposition, sept peintures de Chardin de la collection familiale sont ainsi réunies sur un même mur, grâce aux prêts du Louvre, du Musée Jacquemart-André, du Musée de Picardie, de collectionneurs privés et des descendants famille Marcille. Parmi elles, La Fontaine, qui émerveilla les frères Goncourt. Cette petite toile a été acquise en 2021 par un collectionneur qui, sensible à l’histoire d’Eudoxe Marcille au Musée d’Orléans, a accepté de la laisser en dépôt quelques années. Elle nous rappelle que Chardin était chez lui dans cette ville – comme l’Autoportrait aux bésicles, acquisition-événement du musée en 1991, où l’on remarque le foulard dont l’entrepreneur qui, au XVIIIe siècle, éleva Orléans au rang de capitale artistique, Aignan Thomas Desfriches, fit cadeau à son ami Chardin. Une exposition aussi resserrée qu’éblouissante, où l’on peut prendre le temps de contempler chaque œuvre et partager – un peu – l’intimité de Chardin et l’œil des Marcille.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Chardin chez lui à Orléans
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Chardin chez lui à Orléans





