Ces inépuisables artistes chinois

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 23 septembre 2009 - 361 mots

S’il n’est plus temps de parler de l’art chinois en terme de découverte, force est d’observer qu’il n’a pas fini de nous surprendre.

C’est que les artistes sont très nombreux et qu’ils font preuve d’un savoir-faire et d’une invention plastiques sans bornes. Les amateurs d’art contemporain qui sont allés à Pékin et qui ont parcouru ce site incroyable appelé « Daghanzi » se retrouveront en toute familiarité avec les quatre artistes présentés cet automne chez Vallois Sculptures. Liu Feifei, Liu Bolin, Liu Jia et les Gao Brothers y sont en effet des figures réputées ayant même une galerie à leur enseigne. Tous sont d’ailleurs depuis déjà quelque temps invités dans les grandes manifestations internationales. On les a vus à Kassel ou à Venise. C’est donc tout à l’avantage de la galerie de la rue de Seine que de nous en proposer une réunion. D’autant que, ce faisant, elle les intègre aux riches heures d’une programmation d’art moderne et contemporain qui fait sa marque. Héritiers du Pop Art qu’ils se plaisent à rejouer et à déjouer sans cesse, commentateurs critiques de l’évolution de leur société et du pouvoir qui la règle, ces artistes accomplissent une œuvre qui est emblématique de leur génération. Depuis qu’elle s’est complètement ouverte au monde occidental et qu’elle y a trouvé sa place, la scène artistique chinoise se détermine en effet à l’aune d’une posture essentiellement revendicatrice. Si la démarche de Feifei en appelle au corps comme vecteur de réflexion entre les cultures, Bolin s’est surtout fait connaître par ses sculptures de feu, une façon d’irrévérence et de blasphème à l’égard des sujets dont il se saisit. Tandis que Jia, le plus jeune, puise son inspiration dans les mangas pour composer d’étranges fables sociales filant la métaphore entre figures humaines et animales, les Gao Brothers mêlent images populaires et imagerie officielle en jouant sur un double tableau : dénonciation et humanisme. Un ensemble qui ne manque ni d’humour, ni d’allant, et qui revivifie positivement le champ de l’art.

« Liu Feifei, Liu Bolin, Liu Jia, Gao Brothers », Galerie Vallois Sculptures, 35, rue de Seine, Paris (VIe), tél. 01 43 25 17 34, www.vallois.com, jusqu’au 31 octobre 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°617 du 1 octobre 2009, avec le titre suivant : Ces inépuisables artistes chinois

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