Art contemporain

Nîmes (30)

Ce que la performance a fait à l’art

Carré d’art - Jusqu’au 17 avril 2022

Par Anne-Charlotte Michaut · L'ŒIL

Le 25 janvier 2022 - 343 mots

« La Post-Performance vidéo prend acte d’un au-delà de la surface de projection dans une période charnière qui a vu le repli forcé derrière les écrans.

Le corps du visiteur est restitué dans une perspective active, présente, à la fois récepteur et acteur d’un regard incarné », écrit Marie de Brugerolle, commissaire de l’exposition et théoricienne de la post-performance vidéo. Éminemment actuel, ce concept propose d’envisager dans une perspective critique les influences de la performance, depuis les années 1990, sur les arts visuels, en s’intéressant notamment aux objets produits par celle-ci (scripts, accessoires, story-boards…) et en redéfinissant le rôle du spectateur. Premier chapitre consacré à la post-performance vidéo, l’exposition entend « penser, à partir de propositions de quatre artistes vivants ou ayant été formés à Los Angeles, à certaines spécificités de nos relations aux images aujourd’hui ». La première salle, conçue comme un « cabinet d’amateur » ou une green room, présente des échantillons du travail de chacun des quatre artistes, comme un avant-goût montrant à la fois leurs spécificités et la manière dont ils peuvent se faire écho. Se côtoient des dessins d’Anna Wittenberg, un masque et une vidéo de Nathaniel Mellors et une sérigraphie de Coleman Collins, tandis que le son de la vidéo de Rodney McMillian, présentée dans la salle suivante, est déjà perceptible. D’emblée, nous sommes introduits à la dimension protéiforme et polysémique de ce concept ouvert et en constante (re)définition. Quatre artistes, donc, et autant de déclinaisons possibles que l’on découvre ensuite successivement, selon une circulation longitudinale créant une porosité entre des pratiques très diverses. Les modalités de monstration sont également différentes dans chacune des salles ouvertes, mais nous enjoignent toutes à être actif dans l’appréhension des œuvres. Ainsi, Anna Wittenberg perturbe nos repères en nous immergeant dans un environnement « sculptural tout autant que chorégraphique et objectal », tandis que Nathaniel Mellors expose aux côtés de son film des objets réalisés pour lui, qui deviennent alors des « sculptures post-performance », ou « reliques chargées ». L’exposition, première « prospective » sur la post-performance vidéo, se prolonge dans un catalogue synthétique qui donne des clés pour appréhender et penser ce concept.

« Post-performance vidéo, prospective 1 : Los Angeles »,
Carré d’art, Musée d’art contemporain, place de la Maison-Carrée, Nîmes (30), www.carreartmusee.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Ce que la performance a fait à l’art

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