Art Contemporain - Après Philippe Cognée et Iris Levasseur, c’est au tour de Carole Benzaken (née en 1964) d’être invitée à exposer au Musée de Tessé.
Le musée ne lui est pas inconnu. Lors de sa visite en 2006, elle a découvert la Vanité de Philippe de Champaigne. Elle travaille alors à la série « Ecclésiaste 7 : 24 ». Le titre fait référence au texte de la Bible qui porte sur la conduite de la sagesse dans un monde qui n’est que folie, vanité et douleur. On retrouve ce tableau de 48 x 37 cm, peint sur bois vers 1640-1650 et acheté par le musée en 1888, dans la salle consacrée à cette série, superpositions de calques d’arbres et de feuillages à l’encre de chine et/ou lithographique, gouache et crayon, montées dans un caisson lumineux. Le paysage indéfini, ténébreux et flou ainsi obtenu symbolise la condition humaine, l’éphémère et la fragilité de l’existant, fil rouge d’une œuvre très éclectique dans l’usage des techniques et des supports. Le parcours de l’exposition reflète cette liberté créatrice, quitte à désorienter parfois le visiteur. La première salle consacrée aux grands tableaux de tulipes géantes aux couleurs flamboyantes, datant des années 1990, y participe, surtout si l’on ne prête pas attention au rouleau de dessins miniatures en noir et blanc se développant au bas des murs. Dénommés « Candide », ces rouleaux rétroéclairés de 5,5 cm qui se développent sur plusieurs mètres de long forment, de salle en salle, un cheminement de dessins sur calque créés à partir de photographies, de coupures de journaux et de captures d’écran. Placés en contrepoint des immenses toiles de nature ou de paysages urbains, ces rouleaux de fragments de temps, qui se heurtent ou se fondent, forment des journaux intimes à l’instar du « Rouleau à peintures », présenté dans une vitrine, où chaque image est peinte avec le soin d’une peinture miniature, la dernière représentant l’équipe du musée. Des fragments de temps qui dans la série « Olivier dans la nuit », derniers grands formats de l’artiste à l’encre de Chine sur toile, deviennent fragmentation du paysage avec pour référence, comme souvent chez Carole Benzaken, un texte de la Bible.
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Carole Benzaken, vanité des images, fragments de temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Carole Benzaken, vanité des images, fragments de temps





