Art contemporain

Jusqu’au 7 avril 2012

Burri

Estorick Collection - Londres (Royaume-Uni)

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 23 mars 2012 - 319 mots

Né en Ombrie (Italie), médecin de formation, Alberto Burri (1915-1995), l’un des artistes italiens les plus importants de sa génération, est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale comme officier de santé. Fait prisonnier par les Américains en 1944, il est envoyé au camp de Hereford (Texas). C’est là qu’il réalise ses premières peintures sur de la toile de jute.

De retour en Italie, il s’installe à Rome. Fortement influencé par l’expressionnisme, il se consacre pleinement à ses recherches de peintre et fait sa première exposition personnelle en 1947. Son évolution est très rapide. Influencé par Paul Klee, il abandonne rapidement toute approche figurative pour explorer l’abstraction avec des œuvres vives et délicates. Entre 1948 et 1950, il développe une approche radicale de l’image, et participe pleinement à la remise en question du vocabulaire plastique
qui émerge dans cet immédiat après-guerre.

Très rapidement, il entreprend de construire ses toiles en trois dimensions. Anticipant l’Arte Povera apparu au milieu des années 1960, il utilise des matériaux pauvres ou très dégradés comme des bois brûlés, des goudrons (catrami), des tôles découpées et soudées, des moisissures (muffe). Triturées, incisées, martyrisées, suturées, chargées d’éléments hétéroclites, les textures de Burri intéressent rapidement d’autres artistes : Rauschenberg lui rend visite à Rome en 1953 et Calder en 1954.
À partir de 1955, Burri réalise des combustions au chalumeau, qu’il applique non seulement au bois et au fer, mais également aux matières plastiques.

Il accorde une attention de plus en plus grande au processus de fabrication de l’œuvre, introduisant une part plus importante de chance et d’aléatoire. 

S’appuyant sur de grandes collections publiques et privées italiennes et britanniques, cette rétrospective, la première au Royaume-Uni, peut être l’occasion de redécouvrir un artiste qui sut associer poésie et monumentalité à partir des matériaux les plus simples et les plus âpres.

Voir « Alberto Burri : Form and Matter »

Estorick Collection of Modern Italian Art, 39a Canonbury Square, Londres (Royaume-Uni), www.estorickcollection.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Burri né

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