Baroque serein en Equateur

Découverte de l’Ecole de Quito à Nantes

Le Journal des Arts

Le 2 juillet 1999 - 433 mots

Pendant toute la période coloniale, qui s’achève en 1830, la capitale de l’Équateur a été un centre artistique actif, ne cessant de produire des images religieuses pour églises et couvents au décor volontiers exubérant. Loin des outrances baroques d’autres régions, l’École de Quito a privilégié dans ses peintures et ses sculptures polychromes une expression plus sereine, plus gracieuse, que le Musée du château des Ducs de Bretagne, à Nantes, offre aujourd’hui de découvrir.

Pendant toute la période coloniale, qui s’achève en 1830, la capitale de l’Équateur a été un centre artistique actif, ne cessant de produire des images religieuses pour églises et couvents au décor volontiers exubérant. Loin des outrances baroques d’autres régions, l’École de Quito a privilégié dans ses peintures et ses sculptures polychromes une expression plus sereine, plus gracieuse, que le Musée du château des Ducs de Bretagne, à Nantes, offre aujourd’hui de découvrir.

NANTES - Vue d’Europe, la sculpture sud-américaine de l’époque coloniale n’est guère considérée que comme une gentille imitation provinciale de l’art baroque espagnol, mâtiné d’influences indigènes. Une telle conception, par sa généralité même, apparaît simpliste, alors que la taille du continent appelle au contraire une multitude d’écoles locales, avec chacune ses caractéristiques propres. Toutefois, l’intérêt commence à naître pour l’art de ces contrées lointaines : avant le Brésil baroque au Petit Palais à Paris, cet automne, Nantes accueille aujourd’hui un ensemble de peintures et de sculptures de l’École de Quito, en Équateur.

Si les Européens, Espagnols et Flamands, et plus particulièrement les religieux soucieux d’évangéliser les indigènes, sont à l’origine de la production artistique au XVIe siècle, des artistes locaux, métis surtout, ont bientôt pris le relais, affirmant un style, celui de l’École de Quito.
L’émancipation de la sculpture demeure limitée, cependant, car “cette école est l’une de celles qui restent le plus attachées aux canons classiques et les visages sont très peu typés”, lit-on dans L’art chrétien du Nouveau Monde publié par les éditions Zodiaque. Au baroque tragique et tourmenté, comme au Guatemala, la production quiténienne préfère un art serein et délicat, que les commissaires de l’exposition appellent justement “la Grâce”. Plus que par leurs canons, les sculptures se distinguent par une riche polychromie et la luminosité des incarnats, qui trahissent l’influence orientale des statuettes en porcelaine ou en ivoire importées de Chine.

LA GRÂCE BAROQUE, CHEFS-D’ŒUVRE DE L’ÉCOLE DE QUITO, ÉQUATEUR

Jusqu’au 27 septembre, Musée du château des Ducs de Bretagne, 4 place Marc-Elder, 44000 Nantes, tél. 02 40 41 56 56, tlj sauf mardi 10h-12h et 14h-18h. Catalogue, Union Latine, 184 p., 58 ill. coul., 250 F. Puis, 28 octobre-26 janvier, Maison de l’Amérique Latine, Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Baroque serein en Equateur

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