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Auguste Chabaud, le Fauve noir

L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 244 mots

Blanc d’argent, noir d’ivoire, bleu de Prusse, jaune de chrome, terre de Sienne, ocre jaune et rouge de cadmium constituent la palette habituelle d’Auguste Chabaud (1882-1955), mise au point dès ses expérimentations fauves au cours des années 1907-1908. Par l’usage de noirs profonds et de gris denses d’où jaillissent d’intenses éclats colorés (le plus souvent rouges), l’originalité de son style s’impose : des formes simplifiées aux accents primitifs, peintes en aplats de couleurs pures et cernées de noir ; une recherche de l’intensité expressive, du dynamisme et de la vitalité qui, passée une phase cubiste, s’oriente vers plus d’harmonie, de stabilité et de construction. Au gré de ses voyages, il noue un dialogue entre Paris – ses quais, ses péniches, mais surtout ses bas-fonds et sa vie nocturne, les enseignes lumineuses, les cabarets et les maisons-closes – et la « Provence noire », les environs d’Avignon, où il s’installe définitivement en 1913 : il y peint des paysages rongés de soleil, les ruelles étroites de Graveson, les activités des champs. Ses origines provinciales redoublent le pouvoir de séduction de la capitale et en retour, c’est de la nuit parisienne que jaillit, toujours plus intense, la lumière du midi. Dessinateur, peintre, sculpteur et poète, partout il traque la poésie du monde environnant, la vérité nette et crue, « le goût chaud de la vie », pour nourrir dans son œuvre l’éclatante présence de l’univers concret.

LAUSANNE, Fondation de l’Hermitage, jusqu’au 28 mai, cat. 58 FS.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Auguste Chabaud, le Fauve noir

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