Artistes et galeries à travers le monde (7 novembre 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 7 novembre 1997 - 1171 mots

BRUXELLES

Dans le cadre monastique du Rouge-Cloître, Espace parallèle présente les photographies de jardins de Lynn Geesaman. De la France à la Floride, l’Américaine s’est attachée à ces espaces verts qui témoignent, par leur ordonnancement et leur rigueur, d’un univers idéalisé. Si la présence humaine s’est glissée dans l’ombre de ces prises de vues classiques, elle se maintient à l’état d’aura, comme une volonté qui recompose la nature. Le jeu des cadrages, les effets de lumière, le velouté des tirages laissent entrevoir une nature domestiquée mais sereine, loin du bruit des villes et des pas assourdissants. Un parfum d’été lorsque résonne l’automne.
- Espace Parallèle, Anciennes écuries du Rouge-Cloître, Bruxelles, tél. 32 2 675 27 23, jusqu’au 30 novembre

La nature a aussi pris ses quartiers aux cimaises de l’Atelier 340, qui accueillent la rétrospective tant attendue, souvent annoncée et toujours différée, de Bob Verschueren. Depuis 1978, l’artiste s’est imposé comme une figure originale de la scène artistique belge. Après ses Wind Paintings et ses Light Paintings inscrites dans le prolongement du Land Art, Bob Verschueren a développé une recherche plus personnelle à partir d’installations végétales qui voulaient imposer la nature à l’intérieur de l’espace moderne. Son œuvre se situe résolument dans le monde moderne et prend ainsi une dimension urbaine singulière, dans laquelle la sonorité du monde végétal semble amenée à jouer un rôle de plus en plus important. À côté de l’exposition, l’Atelier 340 organise une série de conférences et d’ateliers pour enfants qui sont autant d’initiations à l’écoute de la nature. Enfin, il renoue avec sa tradition éditoriale en publiant une monographie quadrilingue de près de 300 pages et 150 illustrations qui retrace les vingt années de création de Bob Verschueren.
- Atelier 340, 340 Drève de Rivieren, Bruxelles, tél. 32 2 424 24 12, jusqu’au 14 décembre

LONDRES

Après la récente disparition de Roy Lichtenstein, Anthony d’Offay présente des peintures grandeur nature d’intérieur et des collages, tous réalisés cette année. Cette exposition est importante puisqu’elle est l’une des dernières programmées du vivant de l’artiste. Le catalogue contient deux interviews réalisées par David Sylvester, l’une datant de 1966 mais jamais publiée dans son intégralité, l’autre de 1997.
- Anthony d’Offay Gallery, 9-21-23 & 24 Dering Street, Londres, tél. 44 171 499 4100, jusqu’au 27 novembre

Ruth Blees Luxemburg est née en Allemagne mais vit et travaille actuellement en Grande-Bretagne. Ses grandes photographies glamour s’attachent à des vues nocturnes et aériennes de Londres.
- Laurent Delaye, 22 Barrett Street, St Christopher’s Place, Londres, tél. 44 171 629 5905, 12 novembre-10 janvier 1998

De nombreuses galeries londoniennes essayent de montrer en ce moment que l’art britannique ne se résume pas à ce que l’on peut voir dans l’exposition de la Royal Academy of Arts, “Sensation !”. C’est dans cet esprit que le directeur de la galerie Entwistle, Mark Sladen, a invité les deux jeunes artistes James White et Tim Sheward.
- Entwistle Gallery, 6 Cork Street, Londres, tél. 44 171 734 6440, jusqu’au 22 novembre

NEW YORK

La Canadienne Janet Cardiff expose cet automne chez Morris-Healy. Sa pièce pour le Skulptur Projekte Münster était constituée d’une visite guidée à écouter sur un Walkman, inspirée de celles qui sont parfois proposées dans les musées. Elle offrait une narration détournée, mêlant des sons à des bruits provenant d’ordinateurs afin de créer une bande son similaire à celle des films de cinéma. Elle a ici collaboré avec son mari, George Bures Miller, pour transformer la galerie en laboratoire abandonné du XIXe siècle.
- Morris-Healy, 530 West 22nd Street, New York, 1 212 243 3753, 15 novembre - 27 décembre

Le peintre Susan Rothenberg a abandonné son New York natal pour le Nouveau-Mexique après son mariage avec Bruce Nauman, en 1989. Depuis qu’elle s’est installée dans son vaste ranch – qui abrite encore des Indiens –, son travail a été profondément bouleversé par sa nouvelle vie. Ses peintures récentes, subtiles associations d’abstraction et de réalisme, sont souvent inspirées par ses longues marches solitaires dans le désert et ont pour thème les relations entre les animaux et les hommes dans des paysages du Sud-Ouest américain.
- Sperone Westwater, 142 Greene Street, New York, tél. 1 212 431 3685, jusqu’au 13 décembre

PARIS

Martin Barré (1924-1993) est à l’honneur à Paris avec deux expositions en galerie. L’activité artistique du peintre peut être divisée en deux périodes : 1954-1968 et 1973-1992. Les deux manifestations permettent ainsi de suivre son évolution, de ses premières toiles abstraites de 1954 à son exploration de l’abstraction absolue dans les années soixante, de son retour au pinceau des années soixante-dix aux peintures géométriques de ses dernières années.
- Galerie Denise René, 22 rue Charlot, 75003 Paris, tél. 01 48 87 73 84, jusqu’au 29 novembre
- Galerie Laage-Salomon, 57 rue du Temple, 75004 Paris, tél. 01 42 78 11 71, jusqu’au 31 décembre

Marchand sur des œufs (Walking on Eggshells), tel est le titre de la dernière œuvre de Sandy Skoglund, une artiste américaine très peu prolifique. En effet, chacune de ses pièces nécessite une longue préparation, ici de début 1996 à mi-1997. On y trouve de nombreux thèmes abordés par l’artiste, des éléments animaliers, un décor de nourriture et une scène onirique en train de basculer.
- Espace d’Art Yvonamor Palix, 13 rue Keller, 75011 Paris, tél. 01 48 06 36 70, jusqu’au 30 novembre

Après avoir photographié des femmes simples en tenues d’Ève – série en cours depuis 1986 –, Jean Rault se tourne vers de belles plantes, celles du potager du Roi à Versailles. Pendant cinq ans, il a porté son regard sur ce lieu étonnant, dont les végétaux agencés et domestiqués changent au gré des saisons. Les clichés sont d’une rigueur toute documentaire et jouent des formes géométriques. Les plantes, qui se déploient ici en frises, se révèlent d’une richesse graphique étonnante.
- Galerie Michèle Chomette, 24 rue Beaubourg, 75003 Paris, tél. 01 42 78 05 62,  18 novembre-10 janvier 1998

Les photographies de Jean-Michel Fauquet subliment des objets de la vie courante pour les élever au rang d’architectures ou d’outils, deux modules parmi d’autres. Ces paysages originaux laissent transparaître une atmosphère romantique, fidèle aux premières recherches du photographe.
- Galerie Pierre Brullé, 25 rue de Tournon, 75006 Paris, tél. 01 43 25 18 73, jusqu’au 22 novembre

"Les Hérauts de la post-histoire" se sont installés rue Jacques-Callot. Fidèle à ses détournements de l’image, Braco Dimitrijevic présente une pièce qui lie le visage peu connu de personnages célèbres – artistes, musiciens, écrivains –  à des objets de la vie quotidienne et à des fruits.
- Pièce Unique, 4 rue Jacques-Callot, 75006 Paris, tél. 01 43 26 54 58, jusqu’au 31 décembre

ZURICH

Dan Graham présente à Zurich un ensemble de travaux inédits, deux nouveaux pavillons conçus à partir de panneaux réfléchissants et réalisés spécialement pour le lieu : le premier est installé dans les espaces de la galerie, au second étage de l’ancienne brasserie, tandis que le second prend place sur le toit du bâtiment. L’exposition est complétée par des maquettes de pavillons destinés à l’espace public et par des dessins de l’artiste.
- Galerie Hauser & Wirth, Limmatstrasse 270, Zurich, tél. 41 1 446 80 50, 15 novembre-24 janvier 1998 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (7 novembre 1997)

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