Artistes et galeries à travers le monde (3 mars 2000)

L’actualité de l’art contemporain

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 3 mars 2000 - 1075 mots

BORDEAUX
Une nouvelle galerie d’art contemporain s’ouvre à Bordeaux, à l’initiative de Chantal et Denis Mollat, avec Jean-François Dumont. L’espace est inauguré par une exposition de l’artiste autrichien Elmar Trenkwalder, dont les paysages anthropomorphes ne cessent de troubler les sens. Suivront des monographies de Pierre Savatier (12 avril-4 juin), de Michel Aubry (14 juin-2 septembre) et de Georg Ettl (14 septembre-4 novembre).

Decimus Magnus Art, 91 rue Porte-Dijeaux, 33000 Bordeaux, tél. 05 56 56 40 26, jusqu’au 1er avril

LONDRES
Chez Anthony d’Offay, la nouvelle exposition de Richard Long comprend un ensemble de text works issus de marches qu’il a faites en Équateur, en Irlande, au Pays de Galles, en Angleterre et en Écosse. Huit œuvres sont encadrées, tandis que d’autres sont imprimées directement sur les murs de la galerie, poursuivant une pratique qu’il a déjà abondamment développée dans les années soixante et soixante-dix. L’artiste présente également une grande sculpture et l’un de ses traditionnels River Avon mud ellipse. On peut aussi retrouver Richard Long sur le web : www.richardlong.org 

Anthony d’Offay Gallery, 24 Dering Street, Londres, tél. 44 171 499 4100, jusqu’au 11 mars

NEW YORK
La galeriste Denise Cadé, décorée de l’ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français – elle faisait partie de la promotion du mois d’août avec Agnes Gund, du MoMA, Marcia Tucker, du New Museum, ainsi que Robert Redford et Meryl Streep –, a monté une exposition de groupe hautement francophile. « Espèces d’arbres : visions de la nature dans l’art contemporain » est basée sur l’image et la mythologie de l’arbre. Outre des travaux de Niki de Saint Phalle et de Dubuffet, elle réunit des pièces d’artistes français trop rarement montrés dans les galeries commerciales new-yorkaises, tels Jean-Pierre Pincemin, Nicolas de Staël et Zoran Music, mais aussi des œuvres de Susan Rothenberg et Christo. Une forêt de talents qui annonce décidément le printemps.

Denise Cadé Gallery, 1045 Madison Avenue, New York, tél. 1 212 734 3670, jusqu’au 18 mars

Être un peintre « minimaliste » n’est pas forcément la chose la plus valorisante aujourd’hui, à moins d’appartenir à une certaine génération. Mais Dan Walsh est jeune, et sa seule arme est la toile recouverte de séries de rayures strictes. Ses peintures se déploient dans une gamme limitée de lignes et de teintes, souvent du gris et du jaune, des couleurs qui évoqueront inévitablement, pour ceux qui les connaissent, les rames de l’Eurostar. Comme un adepte du Bauhaus, Walsh s’est imposé une série de règles qu’il suit obsessionnellement. À l’image de beaucoup de « Minimalistes », il contesterait sans doute que son travail puisse être qualifié de « minimal », mais il est le seul peintre contemporain collectionné par le metteur en scène Robert Wilson et ce terme semble donc parfaitement lui convenir. Son exposition chez Paula Cooper n’offre pas de vraies surprises, si ce n’est qu’il subsiste encore des espaces pour un calme rigoureux.

Paula Cooper Gallery
, 534 West 21st Street, New York, tél. 1 212 255 1105, 11 mars-15 avril

MARSEILLE
Après quatorze ans d’activité, la galerie Roger Pailhas propose un ensemble impressionnant d’œuvres dans un accrochage tournant qui présente quarante-trois artistes, de Eija-Liisa Ahtila à Lawrence Weiner. Sont visibles en ce moment la Boîte ouverte de Piero Manzoni de Bernard Bazile, le Children pavilion de Jeff Wall et Dan Graham, ou encore un ensemble de posters de Pierre Huyghe.

Galerie Roger Pailhas, 20 quai de Rive neuve, Marseille, tél. 04 91 54 02 22, jusqu’au 29 avril

MONTPELLIER
Stéphane Albert développe toute une réflexion sur l’objet, sa fonction, son image et en reproduit quelques-uns dans des matériaux différents, à l’instar des poubelles en médium qu’il expose aujourd’hui chez Iconoscope. Il présente également une série de sous-verre, des plaques de contre-plaqué recouvertes d’une vitre qu’il nomme sa collection d’« Images », ainsi qu’une série de cartes géographiques réalisées au stylo feutre.

Iconoscope, 9 rue du Pont-de-Lattes, Montpellier, tél. 04 67 64 96 52, 18 mars-15 avril

PARIS
Anthony Gormley, l’un des plus éminents représentants de la sculpture anglaise, a bénéficié ces dernières années de grandes commandes publiques au Royaume-Uni. Il a ainsi réalisé à Gateshead, sur les bords d’une autoroute, Angel of the North, une sculpture haute de vingt mètres (lire le JdA n° 80, 2 avril 1999), et installé à côté du Dôme du Millennium, sur les bords de la Tamise, Quantum Cloud, une œuvre de plus de trente mètres de haut dont une version réduite est présentée actuellement chez Thaddaeus Ropac. La galerie réunit en effet, jusqu’au 1er avril, un ensemble de sculptures récentes, deux pièces en béton du début des années quatre-vingt-dix et des œuvres sur papier.

Galerie Thaddaeus Ropac, 7 rue Debelleyme, 75003 Paris, tél. 01 42 72 99 00, jusqu’au 1er avril

Pierre Thoretton a transformé la vitrine de la galerie Pièce Unique, rue Jacques-Callot, en écran géant sur lequel est projetée une vidéo sur deux registres. Tandis que le rez-de-chaussée nous plonge dans l’intimité de la vie d’un couple dans son appartement, la petite fenêtre du premier étage se concentre alternativement sur les détails d’un visage, de l’œil à la bouche. Une certaine forme de voyeurisme se retrouve également dans le second espace de la galerie, rue Mazarine, où Thoretton nous offre le ballet impudique d’une femme de chambre dans une chambre d’hôtel. Deux ensembles de photographies, prises en Afrique noire et au Maroc, complètent cet ensemble.

Pièce Unique, 4 rue Jacques-Callot, 75006 Paris, tél. 01 43 26 54 58, jusqu’au 10 mars

À l’occasion du passage à l’an 2000, Sabine Massenet a distribué, avec le concours de Kodak, deux cents appareils jetables à des inconnus, des proches, des artistes, à charge pour chacun de prendre une photographie toute les heures avant le minuit fatidique. Cent dix personnes ont joué le jeu et l’artiste se retrouve aujourd’hui avec près de 2 640 clichés qu’elle affichera en bandes horizontales sur les murs de la galerie éof. Détails anatomiques (une coiffure, une main…), instants de liesse ou photos ratées de la tour Eiffel se succéderont comme autant de témoins du bonheur passé.

Galerie éof, 15 rue Saint-Fiacre, 75002 Paris, tél. 01 53 40 72 22, 7-18 mars

La galerie Lelong expose des œuvres sur papier d’Antonio Saura, décédé durant l’été 1998. Ici sont rassemblées des pièces dans lesquelles se déclinent les sujets traditionnels du peintre : dames, crucifixions, têtes, foules, chien de Goya. La galerie édite à cette occasion un catalogue, avec des textes de Jacques Dupin et Caroline Kesser.

Galerie Lelong, 13 rue de Téhéran, 75008 Paris, tél. 01 45 63 13 19, jusqu’au 25 mars

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°100 du 3 mars 2000, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (3 mars 2000)

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