Artistes et galeries à travers le monde (26 septembre 1997)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 26 septembre 1997 - 1155 mots

BRUXELLES

Chez Baltazar, Yvonne Cattier décline son univers imaginaire autour de trois thèmes : le théâtre, le livre et les ânes. Le théâtre est prétexte à interroger la distance et à révéler la nudité de l’être dans le monde. Le livre en recueille le récit tandis que l’image se fait enluminure. Les ânes, eux, trahissent le fétichisme originel de l’artiste. Détourés, ils sortent de la toile pour envahir l’espace.
Galerie Baltazar, 100 rue de Stassart, Bruxelles, tél. 32 2 512 85 13, 26 septembre-12 octobre

La galerie Claude André réunit trois artistes aux moyens d’expression différents dans une exposition thématique intitulée "Rêves de nature". La céramiste Rosa Nguyen, le designer Rudy van Geele et le sculpteur Bailleux révèlent dans l’objet, au-delà de la représentation des formes, la vie profonde de la matière. Et la rêverie, rendue à ses origines, témoigne de la présence d’une vie qui jaillit, croît et s’éternise dans l’image.
Galerie Claude André, 12-14 rue Sainte-Anne, Bruxelles, tél. 32 2 512 75 86, jusqu’au 5 octobre

Günther Brus a fondé en 1964, avec Muehl, Nitsch et Schwarzkogler, l’"Actionnisme viennois". Plus de trente ans plus tard, il expose à la galerie Osiris une série d’œuvres sur papier datées de 1995, 1996 et 1997. Depuis plus de vingt ans, Brus dessine avec acharnement : il a en effet réalisé plus de quinze mille dessins. Ceux qui sont présentés à Bruxelles, en noir et en couleur, sont typiques de la manière de l’Autrichien.
Osiris Gallery, 12 Galerie Bortier, Bruxelles, tél. 32 2 511 09 21, jusqu’au 31 octobre

À l’International Art Gallery, Jacques Lacomblez présente une sélection d’œuvres récentes. Visiteur inlassable du surréalisme, le peintre rejette toute prévisibilité. Pour Lacomblez, l’idée ne peut être représentée objectivement. L’automatisme constitue donc un travail d’évidement intérieur et de projection dans des formes devenues surfaces essentielles. À la durée de la pensée, Lacomblez préfère l’étendue d’une exploration géologique aux confins d’un "jeu astral".
International Art Gallery, 16 Bois Lionnet, 1380 Lasnes, tél. 32 2 633 18 06, 27 septembre-2 novembre

MILAN

Ettore Spaletti, l’un des trois artistes qui ont représenté l’Italie à la Biennale de Venise, confirme dans cette exposition personnelle son attrait pour le “Minimalisme lyrique”. Le rythme de ses peintures monochromes est souligné par le raffinement des couleurs et par la structure de la surface, “coupée” de manière à créer un léger décalage optique.
Galleria Massimo De Carlo, via Bocconi 7, Milan, tél. 39 2 583 16 140, jusqu’au 8 novembre

François Morellet présente d’autres jeux sur la surface, cette fois basés sur l’illusion de la perspective et déterminés par le rythme géométrique. Il renouvelle ainsi en peinture, dans ses œuvres récentes, le langage de l’Op Art.
Studio Invernizzi, Via Scarlatti 12, Milan, tél. 39 2 294 02 855, 14 octobre-5 décembre

NEW YORK

Le vernissage le plus attendu du mois d’octobre est sans aucun doute celui de Matthew Barney à la galerie Barbara Gladstone. Après avoir montré cet été au Portikus de Francfort sa série de vidéos Cremaster, il expose dans la galerie new-yorkaise un ensemble de photographies et de sculptures, tandis que son nouveau film, Cremaster 5, est projeté au "Film Forum" de Manhattan. Barney fait ici une synthèse unique du futurisme et du fantastique présents dans tous les stades américains.
Barbara Gladstone Gallery, 515 West 24th Street, New York, tél. 1 212 206 9300, 24 octobre-20 décembre

Démystifiant le processus artistique, Tobias Rehberger a déjà largement montré en Allemagne ses pièces faisant une synthèse de l’art, de la mode, du design et de la musique. Il a réalisé spécialement de nouvelles pièces pour sa première exposition personnelle aux États-Unis, qui réunit également des travaux plus anciens, comme Betten, une installation comportant un double lit conçu suivant les desiderata de ses amis. Pour célébrer l’anniversaire de sa galerie allemande, Rehberger a dessiné et fabriqué des vases pour les six artistes exposés cette année : ces objets et les compositions florales qu’ils contenaient étaient censés refléter au mieux la personnalité de chacun.
Friedrich Petzel, 26 Wooster Street, New York, tél. 1 212 334 9466, 9 octobre-9 novembre

PARIS

Martha Rosler présente une série de neuf photographies intitulées Rights of Passage et réalisées entre 1994 et 1996. L’artiste, qui a toujours été très engagée politiquement, explore le pouvoir
et la relation que nous entretenons avec lui. Les œuvres qu’elle expose à Paris mettent en scène les autoroutes new-yorkaises : lignes droites, courbes et échangeurs, autant de métaphores.
Galerie Anne de Villepoix, 11 rue des Tournelles, 75004 Paris, tél. 01 42 78 32 24, jusqu’au 18 octobre

Des pièces de Jeff Koons ont déjà été montrées en France à l’occasion d’expositions de groupe. Pourtant, il n’avait jamais bénéficié d’un one-man show dans notre pays. Ce manque est réparé aujourd’hui avec la rétrospective que lui consacre la galerie Jérôme de Noirmont. L’artiste américain, qui a défrayé la chronique par son union avec la Cicciolina, présente une vingtaine de pièces, de la série The Pre-New de 1979 à Puppy de 1992.
Galerie Jérôme de Noirmont, 38 avenue Matignon, 75008 Paris, tél. 01 42 89 89, 30 septembre-29 novembre

Membre de la première heure du groupe de l’Arte povera, puisqu’il a exposé avec ces artistes dès 1968, Gilberto Zorio bénéficie de sa première exposition personnelle en galerie depuis celle organisée par la galerie Fabre en 1980. Parmi les pièces présentées figure un Canoë en pyramide réalisé en 1991, qui met en scène l’un des objets récurrents dans sa démarche artistique.
Galerie Krief, 50 rue Mazarine, 75006 Paris, tél. 01 43 29 32 37, jusqu’au 15 novembre

Michèle Sylvander, dont le travail photographique a souvent été exposé, présente pour la première fois ses vidéos à Paris. Cherchant à dépasser la temporalité inhérente à la photographie, elle décline dans ses séquences animées les mêmes recherches sur les contraintes et les limites. Dans Insomnie, par exemple, son propre corps est filmé à travers une bulle en plastique transparent, ses mouvements étant eux-mêmes limités par l’espace qui l’entoure.
Galerie Roger Pailhas, 88 rue Saint-Martin, tél. 01 48 04 71 31, 4 octobre-22 novembre

PRAGUE

Âgé de 30 ans, Simon Patterson fait partie des jeunes artistes britanniques en vue. Pour sa deuxième exposition à la Gandy Gallery, ses pièces s’articulent autour d’un ensemble d’histoires ou d’ensembles narratifs. Ainsi, il n’a pas hésité à écrire une série de poèmes ironiques. Ses cerfs-volants sont également associés à des noms ou à des textes peints sur les murs. Les visiteurs de l’exposition ont la possibilité de dessiner leurs propres réflexions sur ces ailes volantes avant de les laisser s’envoler dans les airs.
Gandy Gallery, Skolská 12, Prague, 420 2 24 21 07 74, jusqu’au 16 novembre

ZURICH

Thomas Ruff expose à Zurich un nouvel ensemble de travaux qu’il intitule Affiches, ainsi qu’une série de caisses en trois dimensions recouvertes de prises de vue de la Suisse. Ruff a réalisé ces grands formats avec une technique de photomontage qui renvoie directement aux images publicitaires. En arrière-plan se profile une analyse de la représentation ou de l’auto-représentation des politiques.
Mai 36 Galerie, Rämistrasse 37, Zurich, tél. 41 1 261 68 80, jusqu’au 11 octobre 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°44 du 26 septembre 1997, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (26 septembre 1997)

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