Artistes et galeries à travers le monde (23 novembre 2001)

L’actualité de l’art contemporain

Le Journal des Arts

Le 23 novembre 2001 - 706 mots

LONDRES
- Méticuleusement exécutées, les peintures à l’émail de George Shaw présentent des espaces urbains désertés et tourmentés qui font écho à des expériences et à une quête de sens très personnelle. Inspirées des lieux où l’artiste a passé son enfance – une des premières cités construites après la guerre, près de Coventry –, ces œuvres, qui illustrent selon Shaw « les coins les plus banals de sa patrie », peuvent apparaître communes et modestes, mais chacune d’entre elles est née d’un souvenir ou d’un moment clé de la vie de l’artiste. Même si ces informations nous resteront à jamais étrangères, elles comblent ces petits espaces vides de l’ordinaire avec une intensité émotionnelle telle qu’elle dément leur humble apparence.

Galerie Anthony Wilkinson, 242 Cambridge Heath Road, Londres, tél. 44 208 980 2662, jusqu’au 2 décembre.

- Charles Avery est l’inventeur d’une religion. Il en a défini les mythes, et la liturgie, qu’il accompagne d’objets sacrés et d’un poème explicatif. Il présente à la galerie Percy Miller plusieurs dessins qui appartiennent à la série du Palace of the gulls (palais des mouettes), une peinture aux motifs denses qualifiée de « merveille existentielle », ainsi qu’un crâne de mouette doré qui aurait appartenu à la divinité à plumes d’Avery.

Galerie Percy Miller, 39 Snowfields, Londres, tél. 44 207 207 4598, jusqu’au 8 décembre



NEW YORK
- Inspiré par les images de bande dessinée et les prospectus publicitaires, Roy Lichentstein, figure clé du Pop’Art, s’est intéressé dès 1961 à l’aspect graphique de ces documents en réalisant des peintures et des dessins en noir et blanc. Exécutés pendant la même période, ses travaux sur papier, moins connus, sont actuellement exposés à la galerie Gagosian. Extraits de catalogues de la grande diffusion ou de journaux, ils répondent à la beauté insolente des couleurs de l’imagerie pop. Parallèlement à cette exposition, Brushstroke (coup de pinceau), une sculpture monumentale de Roy Lichtenstein datant de 1996, se voit attribuer, jusqu’au printemps prochain, une place d’honneur sur la Seagram Building Plaza.

Gagosian Gallery, Madison Ave, 980 Madison Ave, New York, tél. 1 212 744 2313, jusqu’au 22 décembre.
The Seagram Building Plaza, 375 Park Avenue, New York.



PARIS
Fusionnant avec opportunisme et talent le champ des arts plastiques et celui de la mode, Philip-Lorca diCorcia réalise des séries de photographies qui sont parfois le fruit de commandes pour des campagnes publicitaires, ou pour des pages de magazines. Certaines d’entre elles, réalisées pour le titre W, sont actuellement exposées à la galerie Almine Rech. Ambiguës à force de sophistication et de perfection, ces œuvres dressent un portrait dérangeant de la société américaine.

Galerie Almine Rech, 24 rue Louise-Weiss, 75013 Paris, tél. 01 45 83 71 90, jusqu’au 2 décembre.

- Comment se construit l’identité et comment la définit-on ? Vastes questions que l’exposition « Recto Verso” explore en réunissant six artistes dont la démarche s’inscrit dans cette problématique. Entre le carcan des codes sociaux et les projections fantasmées de lui-même, l’individu laisse apparaître une réalité duelle que les artistes se plaisent à confondre. Elsa Mazeau présente une série montrant le commun des mortels dans ses activités de détente, allongé ou assis sur l’herbe, à côté d’un sac en plastique faisant apparaître, à la manière d’une bulle de bande dessinée, les pensées et projets intimes. À vouloir cerner l’individu au plus près, on en vient forcément à aborder la question du corps et de la nudité, notions que Clarisse Hahn, Géraldine Pastor-Lloret et Pia Lindman interrogent au moyen de supports variés : dessins, vidéos, photographies… Les œuvres d’Éléonore de Montesquiou et Zilla Leutenegger réaffirment, quant à elles, dans des registres très différents, la prépondérance de l’imaginaire et de la fiction dans la construction de l’identité.

Galerie Gana-Beaubourg, 3 rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris, tél. 01 42 71 00 45, jusqu’au 1er décembre.

- Toni Grand travaille le bois depuis les années 1970 en l’associant parfois à de la résine synthétique. Dans ses derniers travaux, constitués de segments de bois peints assemblés pour former des courbes irrégulières, il effectue des assemblages précaires. Ces compositions à deux, trois, ou quatre lignes sont des invitations du regard à faire ou à défaire. À peine fixées sur le mur par un simple clou, ces œuvres – qui ne sont ni tout à fait des sculptures, ni tout à fait des reliefs – sont finalement peut-être plus proches de l’esquisse : dessins en trois dimensions qui explorent toutes les combinaisons possibles.

Galerie Arlogos, 6 rue du Pont-de-Lodi, 75006 Paris, tél. 01 44 07 33 50, du 27 novembre au 12 janvier.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°137 du 23 novembre 2001, avec le titre suivant : Artistes et galeries à travers le monde (23 novembre 2001)

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