Biennale

Anglet (64)

Art avec vue sur mer

Ville d’Anglet Jusqu’au 2 novembre 2016

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 26 septembre 2016 - 320 mots

ANGLET

Pour sa sixième édition internationale d’art contemporain, Anglet, station balnéaire du littoral basque, a confié le parcours artistique de « La Littorale » à l’historien Paul Ardenne, qui précise : « Il s’agit d’exposer là un théâtre des contradictions avec des œuvres en rapport, certaines ludiques, d’agrément, d’autres plus dures, révélant un présent difficile ou douloureux.

“Rivage, rivages” se ramasse autour de termes tels que beauté, plaisir, contact, confrontation, rencontre, croisement, friction, sur fond de complexité du littoral. » Regroupant une douzaine de propositions de plasticiens le long du littoral, installées dans des espaces emblématiques (La Barre, le parc écologique Izadia, le front de mer et ses espaces verts, la Chambre d’amour), cette biennale de plein air allie exigence artistique et événement populaire ; on ne peut que saluer cette démarche citoyenne visant à ancrer l’art dans la ville : à ce jour, plus d’une cinquantaine de classes (environ 1 500 élèves) sont inscrites pour visiter les lieux d’intervention.

Les œuvres tridimensionnelles in situ, souvent monumentales, sont distribuées selon trois angles : le festif, l’écologique et le politique. Si le jeu est présent à travers des productions attractives (le terrain de sport surréaliste de Benedetto Bufalino, les palmiers tropicaux colorés de Laurent Perbos, la communauté surfeuse avec Shaun Gladwell), d’autres installations nous rappellent que le rivage n’est pas seulement zone de plaisir, mais aussi frontière : le somptueux jardin d’oliviers en fer barbelé du Palestinien Abdul Rahman Katanani suggère l’enfermement des camps de réfugiés pendant que les sculptures sibyllines en sable signées Andrea Mastrovito font allusion à l’éphémère ainsi qu’à la crise des migrants et aux déplacements subis de populations.

Bref, cette manifestation, croisant les regards sur le littoral, vaut le détour. Un bémol cependant, douze œuvres, c’est trop peu, on reste sur notre faim, d’autant plus que davantage de pièces auraient certainement permis de maintenir plus efficacement un fil rouge entre les différentes propositions qui se trouvent fort éloignées les unes des autres.   

« La Littorale #6. Rivage, rivages », Biennale d’Anglet, Villa Beatrix Enea, 2, rue Albert-le- Barillier, Anglet (64), www.lalittorale.anglet.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Art avec vue sur mer

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