Archéologie

Archéologie d’un territoire

Hôtel-Dieu-le-Comte - Jusqu’au 30 décembre 2018, puis d’avril à septembre 2019

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 29 août 2018 - 329 mots

En 2015, la découverte extraordinaire dans l’Aube de la tombe princière de Lavau, du Ve siècle avant notre ère, avait fait grand bruit : au sein d’un tumulus de 40 m de diamètre, une chambre funéraire protégeait la dépouille d’un personnage richement paré, déposé là avec son char et un fastueux service à boisson d’origine gréco-italique.

L’exposition « Arkéaube, des premiers paysans au prince de Lavau » dévoile pour la première fois au public des trésors de cette tombe, à peine sortis des laboratoires d’analyse des matériaux et de restauration du C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) au Louvre : une toque et deux bracelets en or finement ciselés, une délicate cuillère perforée en argent, un manche de couteau… D’autres merveilles du site les rejoindront dans les vitrines au fil du temps, aussitôt leur restauration achevée. Mais si ces pièces constituent bien un des moments forts du parcours, le propos de l’exposition s’étend à toute l’histoire archéologique de ce territoire, depuis ses premiers paysans en 5300 av. J.-C. jusqu’à ses élites princières au milieu du Ve siècle avant notre ère. À travers quelque deux cents objets, c’est donc toute l’histoire de l’Aube qui se déploie sous les yeux des visiteurs. Ici, des céramiques nous parlent des premières populations d’agriculteurs, là un chaudron produit dans des ateliers du nord de la mer Adriatique raconte les échanges commerciaux de l’espace aubois, traversé par la Seine et la rivière de l’Aube, à la croisée des routes migratoires et commerciales européennes. Par ces objets, l’exposition met en lumière la richesse archéologique de ce territoire, mais aussi de la vitalité des fouilles – principalement menées par l’Institut national de recherche préventive (Inrap) – et de la recherche dans le territoire aubois depuis trente ans, dont témoignent des pièces exceptionnelles exhumées ces dernières années : la céramique de Bréviandes, les parures funéraires de la Saulsotte ou encore les armures guerrières de Buchères. Une plongée captivante au cœur du patrimoine archéologique de l’Aube.

« Arkéaube, Des premiers paysans au prince de Lavau, 5300-450 avant notre ère »,
Hôtel-Dieu, rue de la Cité, Troyes (10), www.arke.aube.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°715 du 1 septembre 2018, avec le titre suivant : Archéologie d’un territoire

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