Albert Irvin, abstrait et expressionniste

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 250 mots

Totalement méconnu chez nous, cet artiste anglais, né à Londres en 1922, n’en est pas moins une figure importante de la scène artistique britannique. Peintre, il compte parmi ceux qui, dans les années 60-70 notamment, ont contribué à développer toute une réflexion sur le terrain de l’abstraction. Son art, qui procède de la volonté de faire valoir le primat de la couleur sur la forme, proclame haut et fort son attachement à la forte tradition picturale instituée dès le début du XIXe siècle par Constable, puis affirmée par Turner. En 1968, invité à séjourner aux Etats-Unis, Albert Irvin trouve auprès des peintres abstraits-expressionnistes, tels que Jack Tworkov, Sam Gillian, Morris Louis, Kenneth Noland, toutes sortes de complicités mais c’est surtout pour lui l’occasion de vérifier son admiration pour De Kooning. Aux uns et aux autres, il emprunte cette façon qu’ils ont de construire l’espace avec la couleur, composant ses tableaux à larges coups de brosse, en quête d’une unité. Chez Irvin, la peinture est elle-même le sujet des tableaux ; dessin, couleur, lumière et forme y sont étroitement mêlés. Si leurs titres renvoient malgré tout à une référence précise, c’est que la peinture ne peut se passer d’un ancrage au réel. Dans sa résolution abstraite, elle est ici – comme l’avait formulé Kandinsky – l’expression d’une « nécessité intérieure ». L’exposition de Meymac est l’occasion de découvrir l’œuvre, non d’un précurseur, mais d’un artiste dont la vision est ample et lumineuse.

MEYMAC, Abbaye Saint-André, Centre d’art contemporain, 11 juillet-18 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Albert Irvin, abstrait et expressionniste

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