XXe Siècle - Ils avaient trente ans d’écart et ne se sont sans doute jamais rencontrés.
Faire dialoguer Jean Dubuffet (1901-1985) et Niki de Saint Phalle (1930-2002) pourrait donc sembler périlleux. Et pourtant, les œuvres de ces artistes qui arrivèrent tous deux à Paris en 1952, à quelques semaines d’écart, semblent se croiser, s’interpeller, se répondre. En les réunissant, avec le soutien de la Niki Charitable Art Foundation et la complicité de la conservatrice du Centre Pompidou, Sophie Duplaix, la Fondation Dubuffet révèle avec brio leurs affinités thématiques et plastiques. Sans doute ces artistes qui abandonnèrent l’un une carrière de négociant de vin, l’autre une activité de mannequin, pour se consacrer à la création, partagent-ils un même désir de pulvériser la culture bourgeoise. L’un défend l’art des fous et des marginaux, l’autre crée avec des tirs de carabine. Au long d’un parcours intelligent et efficace, on les voit tous les deux prélever dans le monde réel des éléments naturels, ou des objets industriels, pour les intégrer à leurs œuvres. Quand Dubuffet peint sur un Corps de dame aux couleurs terreuses qui envahit la toile, Saint Phalle crée une déesse blanche qui en surgit. Les terres de Dubuffet, comme les ciels de Saint Phalle, se constellent de gouttes de peintures. Leurs œuvres, aussi, se déploient dans l’espace public – Dubuffet construit, à ses propres frais et pour son compte, la Closerie Falbala, à Périgny (94), et Saint Phalle crée quelques années plus tard le Jardin des Tarots, en Toscane. Un chassé-croisé stimulant et fécond.
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Affinités créatives insoupçonnées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Affinités créatives insoupçonnées





