Marcel Jean, directeur artistique du 49e Festival international du film d’animation d’Annecy, explique les enjeux de cette nouvelle édition, du 8 au 14 juin, et notamment l’irruption des outils d’intelligence artificielle.
Ce qui est réjouissant cette année, c’est que nous aurons beaucoup de films en première mondiale, sélectionnés alors qu’ils étaient en cours de réalisation, signés par des cinéastes très attendus comme Bruno Collet (primé en 2019 avec Mémorable à Annecy) ou Yonfan (réalisateur de No. 7 Cherry Lane, primé à la Mostra de Venise 2019). Il y a dans cette prochaine édition un grand retour de cinéastes très connus : Theodore Ushev avec son nouveau film La Vie avec un idiot, Chris Lavis et Maciek Szczerbowski qui reviennent avec La Jeune Fille qui pleurait des perles, une démonstration de virtuosité en stop motion. C’est une année de très haut niveau et le jury aura la tâche fort difficile de primer les œuvres.
Nous programmons des films qui ont marqué le cinéma d’animation comme La Mouche de Ferenc Rofusz (1980), un court métrage de 3 minutes oscarisé, ou un film ayant une relation singulière à l’histoire de l’art Ruben Brandt, Collector (2018), un long métrage truffé de références à Vélasquez, au Musée du Louvre et la Vénus d’Urbino, le tout imbriqué dans une étrange intrigue policière.
C’est un long travail de sept mois de sélection. À Annecy, on trouve tous les types de compétition autour du cinéma d’animation, à la fois du long et du court métrage, des films de fin d’étude, des films de commande pour la télévision. Le vidéoclip est le thème secondaire de l’édition 2025 et notre invité d’honneur est, selon toute logique, Michel Gondry.
Il est clair que ces outils fondés sur l’IA représentent l’avenir de l’animation et seront largement utilisés à très court terme. Deux films intéressants cette année sont sélectionnés et utilisent l’IA dans la section court métrage « Off-Limits » : ce sont des films dans lesquels les créateurs interrogent l’utilisation de l’IA, dans une mise en scène critique de son usage. Il faut être particulièrement à l’écoute de ce qu’ils nous disent. À l’image du cinéaste expérimental allemand Ulu Braun et son Gerhard, un documentaire réalisé avec beaucoup d’esprit. Il est fondamental de tordre ces nouveaux outils pour en tester les limites.
Je dirais de ne pas se focaliser sur les têtes d’affiche, mais d’essayer un peu tous les formats. Aller voir un court métrage en compétition, une séance de « Work in Progress », la section « contrechamp », assister à une séance de « Midnight Special », ne serait-ce que pour voir l’ambiance qui y règne, ou encore une projection à 8 heures 30, le matin, juste pour voir ce que ça fait ! En bref, circuler dans l’ensemble de la programmation et construire son propre festival.
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Marcel Jean : « Nous aurons beaucoup de films en première mondiale »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°786 du 1 juin 2025, avec le titre suivant : Marcel Jean : « Les outils fondés sur l’IA représentent l’avenir de l’animation »